Rapport annuel de 2023-2024 

Élimination du cancer du col de l’utérus d’ici 2040 

Chaque année, au Canada, plus de 1 300 personnes reçoivent un diagnostic de cancer du col de l’utérus et plus de 400 en meurent. Le Canada a pris l’engagement audacieux d’éliminer le cancer du col de l’utérus d’ici 2040.  

Depuis que le Canada a lancé le Plan d’action pour l’élimination du cancer du col de l’utérus en 2020, le Partenariat n’a cessé d’appuyer les efforts de mise en œuvre de la vaccination contre les VPH, de dépistage primaire par détection des VPH et de suivi post-dépistage. En vaccinant davantage de personnes contre les virus du papillome humain (VPH), en facilitant le dépistage de ces virus et en améliorant le suivi des tests VPH positifs, les infections virales responsables de la plupart des cancers du col de l’utérus peuvent être largement évitées et les cas de cancer peuvent être détectés à un stade suffisamment précoce pour être traités. 

Cette année, le Partenariat a organisé un sommet national afin d’échanger sur les pratiques exemplaires et d’établir des priorités communes pour éliminer le cancer du col de l’utérus. Grâce à notre soutien, 12 provinces et territoires prennent des mesures pour passer du test de Pap au dépistage par détection des VPH, une disposition essentielle pour éliminer le cancer du col de l’utérus.  

Un sommet national pour l’élimination du cancer du col de l’utérus et la promotion de l’équité 

En novembre 2023, le Partenariat a passé à l’action pour éliminer le cancer du col de l’utérus en organisant un sommet national à Halifax. Cet événement a rassemblé 180 décideurs afin de donner un nouvel élan à l’atteinte de cet objectif collectif et de discuter des principales étapes pour l’atteindre.  

Toutes les provinces et tous les territoires étaient représentés ainsi que divers groupes défendant des intérêts variés, notamment des questions relatives aux dirigeants des Premières Nations, inuits et métis, ainsi qu’à d’autres populations privées d’équité. Étaient également présents le personnel des programmes de vaccination et de dépistage, les organismes de lutte contre le cancer, des groupes de personnel clinique, des équipes de recherche, et des personnes ayant une expérience vécue du cancer du col de l’utérus. 

Ce n’est qu’en ayant une bonne compréhension des obstacles à la réalisation des objectifs du plan d’action et les stratégies gagnantes que les partenaires pourront orchestrer leurs efforts et adopter une approche coordonnée et collaborative pour éliminer le cancer du col de l’utérus une fois pour toutes. En présence d’intervenants de premier plan, le sommet a permis de déterminer neuf actions à entreprendre immédiatement pour accélérer l’atteindre notre objectif collectif. Voici les plus importantes pour atteindre notre objectif de 2040 : 

  • Concevoir conjointement et mettre en œuvre la prévention, le dépistage et des traitements du cancer du col de l’utérus de manière adaptée sur le plan culturel avec le concours des populations privées d’équité et des Premières Nations, des Inuits et des Métis, et pour ces populations. 
  • Élargir les critères d’admissibilité au vaccin contre les VPH dans tout le pays.  
  • Passer d’urgence au dépistage par détection des VPH, notamment en utilisant des techniques d’autodépistage.  

Des efforts collectifs soutenus pour mener à bien le plan d’action, associés à une participation élevée aux programmes de vaccination contre les VPH (90 %) et au dépistage des VPH peuvent nous permettre d’éviter 6 810 cas de cancer du col de l’utérus d’ici 2050 et de sauver 1 750 vies.

Atteinte des objectifs de vaccination 

Grâce au financement du Partenariat, le Réseau pour la santé publique urbaine (RSPU) a pu réaliser une étude préliminaire visant à déterminer quels sont les obstacles qui empêchent de nombreuses populations de se faire vacciner contre les VPH. Ces travaux ont éclairé deux ensembles importants de travaux :    

  • La formulation de recommandations actualisées sur les vaccins contre les VPH par le groupe de travail sur les VPH du Comité consultatif national de l’immunisation de l’Agence de la santé publique du Canada. 
  • La publication récente par le groupe de travail sur les VPH de la Fédération des femmes médecins du Canada d’un livre blanc qui traite des faibles taux de vaccination contre les VPH en Ontario. 

Dans le but d’atteindre les jeunes qui n’ont pas encore été vaccinés contre les VPH, nous avons signé un nouvel accord de financement de quatre ans avec le RSPU visant le développement conjoint et l’adoption de stratégies communautaires innovantes avec des partenaires du secteur de la santé publique, des populations privées d’équité et les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Cette initiative contribuera à l’atteinte de l’objectif de vaccination de 90 % des jeunes de 17 ans d’ici 2025 et de continuer à accroître la couverture vaccinale dans tout le pays, en particulier chez les populations qui rencontrent le plus d’obstacles à la vaccination. 

Levée des obstacles au dépistage par détection des VPH  

Le dépistage par détection des VPH est essentiel pour atteindre l’objectif du Canada d’éliminer le cancer du col de l’utérus, car il permet de déceler les risques accrus de cancer du col de l’utérus plus tôt que le test Pap, ce qui réduit la probabilité de développer un cancer. Le Partenariat a continué cette année à soutenir le travail de six partenaires visant à faire progresser la planification et la mise en œuvre du dépistage primaire par détection des VPH : les Territoires du Nord-Ouest, la Saskatchewan, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador.  

En 2023, grâce au soutien du Partenariat, l’Île-du-Prince-Édouard a été la première à offrir le dépistage par détection des VPH à l’échelle de la province. En avril 2024, environ 2 600 tests avaient été réalisés. La Colombie-Britannique a lancé un programme d’autodépistage à l’échelle de la province en 2024 pour les personnes âgées de 25 à 69 ans, rendant ainsi le dépistage du cancer du col de l’utérus plus accessible. 

À l’heure actuelle, douze provinces et territoires prennent des mesures pour mettre en œuvre le dépistage primaire par détection des VPH, et sept d’entre eux prévoient de mettre en place l’autodépistage. Des discussions sont en cours avec ces partenaires pour maintenir l’élan lors de la prochaine phase de mise en œuvre du dépistage primaire par détection des VPH.  

Le Partenariat finance également la première initiative de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus aux Territoires du Nord-Ouest, en mettant l’accent sur le dépistage primaire par détection des VPH. Dans le cadre de ce projet, les partenaires du dépistage du cancer du col de l’utérus continuent d’établir des relations avec les Premières Nations, les Inuits ou les Métis des Territoires du Nord-Ouest afin de définir des approches fondées sur l’équité, sécurisantes sur le plan culturel et qui tiennent compte des traumatismes vécus par les peuples autochtones. L’objectif est de faciliter l’autodépistage des VPH et améliorer les résultats en matière de santé au sein des communautés de ce territoire. 

Publication de nouvelles lignes directrices 

Les progrès réalisés en matière de dépistage primaire par détection des VPH entraîneront à court terme une augmentation de la demande de colposcopie. Pour se préparer à cette augmentation et assurer un suivi et des soins appropriés et rapides, le Partenariat soutient et encourage les provinces et les territoires à faire des processus de suivi un élément essentiel de leur transition vers le dépistage primaire par détection des VPH. 

Grâce au soutien du Partenariat, la Société de gynéco-oncologie du Canada et la Société canadienne des colposcopistes ont publié des lignes directrices sur la gestion d’un test VPH positif et sur la colposcopie et la surveillance en fonction du risque. Ces lignes directrices complètent les approches que suivent les organismes et les programmes de lutte contre le cancer. Elles peuvent également servir de feuille de route pour les organisations qui élaborent actuellement des ressources cliniques. Elles comprennent des recommandations visant à mieux soutenir les personnes confrontées à des obstacles, comme les personnes 2ELGBTQI+, les membres des Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi que les nouveaux arrivants au Canada, et à fournir des soins de suivi adaptés et sécurisants sur le plan culturel après un résultat de test positif. 

Présentation des progrès des partenaires  

Le Partenariat a développé une nouvelle ressource qui présente les progrès du Canada à l’égard de son objectif d’élimination du cancer du col de l’utérus. Cette ressource favorise la responsabilisation chez les partenaires et permet de suivre les progrès accomplis. Elle met fortement l’accent sur la recherche d’équité en santé et sur la priorisation des mesures définies par les Premières Nations, les Inuits et les Métis. Elle comprend également des récits de progrès, des vidéos et des citations qui mettent en valeur la manière dont les partenaires travaillent à l’élimination du cancer du col de l’utérus.