Cadre de dépistage du cancer du poumon peut aider à maximiser les avantages, réduire les risques
23 janvier 2015
À la suite de nouvelles preuves qui indiquent que le dépistage par tomodensitogrammes à faible dose pourrait réduire les décès liés au cancer du poumon dans les populations présentant un risque élevé, l’Initiative pancanadienne de dépistage du cancer du poumon du Partenariat canadien contre le cancer a élaboré le Cadre de dépistage du cancer du poumon pour le Canada afin d’aider les provinces et les territoires intéressés à concevoir des programmes de détection précoce pour les populations présentant un risque élevé.
« Le développement d’un dépistage organisé est un long processus et il ne s’agit que de la première de nombreuses étapes. La souplesse du Cadre permet aux provinces et aux territoires intéressés d’élaborer des initiatives qui correspondent à leurs besoins », déclare la Dre Heather Bryant, vice-présidente de la lutte contre le cancer au Partenariat.
On estime que 25 500 Canadiennes et Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer du poumon en 2013 et que quelque 20 200 personnes sont décédées des suites de cette maladie cette année-là. Le taux de survie relatif à cinq ans du cancer du poumon est de 17 %.
« Le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer au Canada et vient au deuxième rang parmi les cancers les plus fréquents, autant chez les hommes que chez les femmes. Mais la plupart des cancers du poumon ne sont pas symptomatiques jusqu’à ce qu’ils atteignent les derniers stades de la maladie et qu’ils sont incurables. C’est pour cette raison qu’il est encourageant de voir que les résultats des essais internationaux indiquent que nous pourrions maintenant disposer d’un test de dépistage qui pourrait réduire la mortalité – une chance de sauver des milliers de vies », déclare la Dre Natasha Leighl, présidente de Cancer pulmonaire Canada.
Le Cadre élimine le dédoublement des efforts, ce qui fait économiser temps et ressources que les provinces et territoires intéressés devraient autrement consacrer à l’élaboration de leurs propres approches en matière de dépistage du cancer du poumon. Il oriente les provinces qui pourraient examiner la faisabilité du dépistage du cancer du poumon pour les populations représentant un risque élevé et fournit un cadre sur la façon de minimiser les répercussions négatives du dépistage opportuniste.
Dépistage d’une population à risque élevé
Alors que les programmes de dépistage représentatifs de la population pour les cancers du sein, du col de l’utérus et du côlon visent les personnes à risque moyen de développer ces cancers, le dépistage du cancer du poumon est axé sur une population définie présentant un risque élevé, car les risques et les complications associés au dépistage dans des cohortes présentant un risque faible, comme les résultats faussement positifs, sont probablement plus importants que les avantages potentiels.
De plus, le dépistage du cancer du poumon comprend une exposition à de faibles niveaux de radiation. Si des anomalies sont relevées, toute enquête ou tout traitement lié à celles-ci pourrait comporter des risques importants supplémentaires.
Pour établir les critères d’admissibilité à la participation au dépistage, il faut prendre en considération de nombreux facteurs, en plus des facteurs d’exposition au risque. Bien que des conditions comme un âge d’admissibilité doivent idéalement être normalisées dans l’ensemble du pays, comme c’est le cas pour le dépistage du cancer du côlon, le dépistage du cancer du poumon évoluera probablement de façon différente selon les provinces et les territoires en ce qui concerne les approches et les moments qui correspondent le mieux aux besoins des territoires.
Les énoncés de consensus de ce Cadre ont été développés dans le cadre d’un processus de consultation exhaustif avec des groupes de travail pancanadiens formés de membres nommés du Réseau pancanadien sur le dépistage du cancer du poumon et d’autres experts bénévoles. Ces consultations ont eu lieu d’avril 2013 à avril 2014, et comprenaient notamment des cliniciens, des pathologistes, des radiologistes, des experts de l’arrêt tabagique et des chirurgiens thoraciques.