Observations et réflexions sur la conférence mondiale de 2024 sur le cancer chez les Autochtones
7 juin 2024
Talia Pfefferle, directrice de la stratégie de lutte contre le cancer chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis, relate son expérience à la conférence et explore les thèmes mondiaux communs liés aux priorités en matière de cancer chez les peuples autochtones ainsi que le pouvoir de la communauté.
Talia Pfefferle (directrice, Stratégie de lutte contre le cancer chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis) prend la parole à la conférence mondiale sur le cancer chez les Autochtones. Photo : VCCC Alliance
La conférence mondiale sur le cancer chez les Autochtones (ou WICC) a eu lieu à Naarm (Melbourne), en Australie, du 18 au 20 mars 2024. Tribune importante pour la collaboration mondiale, elle a permis de mettre en lumière les priorités et les possibilités de recherche sur le cancer, de favoriser des partenariats au sein de la communauté de recherche sur le cancer chez les peuples autochtones et d’échanger des connaissances et des informations sur les personnes autochtones atteintes de cancer dans le monde entier.
L’un des principaux objectifs de la WICC est de réunir les personnes œuvrant dans le domaine de la lutte contre le cancer chez les Autochtones, tant pour discuter des difficultés, des forces et des réussites communes que pour échanger des connaissances uniques qui peuvent être utiles pour tous. Il s’agit là d’un prolongement, à plus grande échelle et au niveau international, du travail de rassemblement que nous effectuons au Partenariat.
– Talia Pfefferle, directrice, Stratégie de lutte contre le cancer chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis
La délégation représentant le Partenariat à la conférence de cette année était menée par Talia Pfefferle, qui était accompagnée de ses collègues de l’équipe chargée de la stratégie de lutte contre le cancer chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi que de Lea Bill, conseillère des Premières Nations, et de Susie Hooper, conseillère métisse. Le Partenariat a également parrainé six aînés des communautés des Premières Nations, inuites et métisses afin qu’ils assistent à la conférence.
Lea Bill (conseillère des Premières Nations) à la conférence mondiale de 2024 sur le cancer chez les Autochtones. Elle est une des quatre personnes ayant facilité la conférence. Photo : VCCC Alliance
Divers partenaires canadiens, tels que la Métis Nation of BC et Action Cancer Manitoba, ont également pris part à la conférence et y ont donné une présentation.
Il s’agissait de la troisième édition de la WICC, la première ayant eu lieu en Australie en 2016 et la deuxième au Canada en 2019.
En plus de mener la délégation, Mme Pfefferle a participé à la conférence en tant que panéliste lors de la séance plénière d’ouverture intitulée Setting the scene – a global overview of Indigenous cancer (Préparer le terrain : un aperçu mondial du cancer chez les Autochtones). Le dernier jour de l’événement, elle faisait partie du panel d’une séance simultanée portant sur le développement et le soutien de la main-d’œuvre autochtone intitulée Developing and supporting the Indigenous workforce. Lors de la séance plénière d’ouverture, elle était accompagnée de Rami Rahal, ancien vice-président des systèmes de lutte contre le cancer, du rendement et de l’innovation du Partenariat, qui occupe aujourd’hui le poste de chef de la direction de la New Zealand Cancer Control Agency, l’organisme de lutte contre le cancer de la Nouvelle-Zélande.
Au cours des deux séances, Talia Pfefferle a offert un aperçu des initiatives du Partenariat et de son engagement envers le processus de réconciliation, soulignant l’accent mis sur l’élimination des disparités constatées dans les résultats liés au cancer au sein des populations autochtones. Le Partenariat concrétise cet engagement au moyen des priorités propres aux peuples autochtones et déterminées par ces derniers énoncées dans la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer, laquelle a été reconnue lors de la conférence comme étant au premier plan des initiatives nationales de ce genre dans le monde.
Pendant toute la durée de la conférence, de l’ouverture à la clôture, les aînés et les guérisseurs ont occupé une place centrale, notamment lors de cérémonies comme celle de la purification par la fumée. Il en émanait une sorte de synergie interculturelle et intergénérationnelle qui était à la fois stabilisante et inspirante.
– Talia Pfefferle, directrice, Stratégie de lutte contre le cancer chez les Premières Nations, les Inuits et les Métis
Bien que des avancées aient été réalisées, les disparités dans les résultats liés au cancer chez les populations autochtones perdurent dans de nombreux pays, et ce, à un niveau élevé. « Ces défis, communs à toutes les populations autochtones dans le monde, soulignent l’importance des initiatives telles que la tenue de cette conférence pour mettre en œuvre des mesures concrètes et opérer un véritable changement, précise Mme Pfefferle. Le travail que nous accomplissons au sein du Partenariat, notamment en soutenant les données et systèmes de données régis par les Premières Nations, Inuits et Métis, a trouvé un profond écho auprès des participants de l’événement. »
Quant à l’avenir, Talia Pfefferle souligne les principaux éléments retenus de la conférence, tels que la poursuite de projets de collaboration entre les partenaires internationaux et les efforts renouvelés visant les stratégies de collecte de données. Le rôle du Partenariat pour faire progresser ces priorités, en particulier dans le cadre de son cheminement vers la réconciliation et son engagement auprès des communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis, demeure crucial pour faire avancer la recherche sur le cancer chez les Autochtones.
En plus de sa participation aux séances à la conférence, Mme Pfefferle a mis en valeur le soutien apporté par le Partenariat au Forum des aînés et des jeunes, qui a eu lieu la veille de la conférence. Celui-ci leur a permis de prendre la parole pour énoncer leurs priorités dans le domaine de la recherche et des soins liés au cancer. « Le forum a été tout simplement extraordinaire et inspirant, lance Mme Pfefferle. Il a contribué à définir les priorités en amont de la conférence. De plus, j’ai été ravie de constater que le Partenariat répondait déjà, en totalité ou en partie, à bon nombre d’entre elles. »
La camaraderie qui s’est développée entre les participants demeure l’un des aspects les plus mémorables de la conférence. « Même si ce travail peut être difficile et exigeant, surtout pour les personnes issues de communautés concernées, les participants ont pris plaisir à être ensemble, conclut Mme Pfefferle. Il a été particulièrement rassurant et rafraîchissant de constater les points communs et de rencontrer cette vaste communauté de personnes œuvrant à l’amélioration des résultats liés au cancer pour les peuples autochtones au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande et partout dans le monde. J’ai eu l’impression d’être chez moi. »
Pour en savoir plus : World Indigenous Cancer Conference (en anglais seulement)
WICC Report (PDF) (rapport de la WICC, en anglais seulement)