La voie du rétablissement : le cancer à l’ère de la COVID-19
Résoudre la pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé
Explorer les actions nécessaires pour résoudre la pénurie de ressources humaines dans le secteur de la santé :
- Remédier aux pénuries de personnel
- Cibler et réduire les points de rupture de capacité
- Se concentrer sur la formation, le recrutement et la rétention
1. Remédier aux pénuries de personnel
Il faut plus de praticiens pour faire face à l’augmentation à court terme de la demande de services de soins contre le cancer. Pour remédier à la pénurie actuelle, certains territoires de compétence ont embauché des infirmières à la retraite, encouragé les techniciens et les praticiens employés, intégré davantage d’étudiants en sciences infirmières et de stagiaires internationaux dans le système, et mis en œuvre des stratégies de substitution de la main-d’œuvre (p. ex. la formation d’ambulanciers paramédicaux pour dispenser des soins palliatifs).
Solutions de partout au Canada :
- Nouveaux stagiaires : Le Manitoba prévoit d’embaucher et de former 13 nouveaux assistants cliniques en anesthésie au cours des trois prochaines années – soit le double du nombre de ceux qui travaillent actuellement dans les salles d’opération de la province – afin de contribuer à réduire son arriéré en matière de chirurgie et de diagnostic.
- Étudiantes-infirmières : L’Alberta a embauché 648 étudiantes-infirmières pour fournir des soins dans les hôpitaux et pallier la pénurie de personnel. Les étudiantes-infirmières ont été affectées aux zones où les besoins étaient les plus criants, comme les services d’hospitalisation et les services d’urgence.
- Recrutements internationaux : En février 2022, le Québec a annoncé son intention de recruter 1 000 infirmières à l’étranger sur une période de deux ans et de désigner ces infirmières pour travailler dans des régions qui manquent actuellement de personnel de santé.
2. Cibler et réduire les points de rupture de capacité
Au sein du système de lutte contre le cancer, certains prestataires peuvent accuser un retard important alors que d’autres, dans le même secteur, disposent de capacités. La centralisation de l’admission des patients atteints de cancer en vue de leur diagnostic et de leur traitement permettrait de soulager certains points de pression et d’optimiser les capacités disponibles dans l’ensemble du système. La capacité de pointe pourrait être améliorée en proposant des activités fréquentes et à faible risque (p. ex. coloscopies, imagerie) dans un cadre ambulatoire ou non hospitalier. La promotion de l’autodépistage et le transfert d’interventions non oncologiques moins effractives, comme celles en lien avec les cataractes et les hernies, vers des centres de chirurgie ambulatoire contribueraient également à libérer des chambres d’hôpital pour les patients atteints de cancer.
Solutions de partout au Canada :
- Centres ambulatoires intégrés : L’Ontario Medical Association a proposé la création de centres ambulatoires intégrés qui se concentreraient sur des chirurgies d’un jour particulières – et devraient fournir des soins de 20 à 30 % plus efficaces qu’à l’hôpital.
- Nouveau — Trousses de dépistage autoadministrées : En réponse à la pandémie, l’Alberta, la Colombie-Britannique, le Manitoba et l’Île-du-Prince-Édouard envoient maintenant par la poste des tests fécaux « à la maison » pour le dépistage du cancer colorectal ou des trousses d’auto-prélèvement pour la détection du VPH en vue du dépistage du cancer du col de l’utérus. Cela permet aux gens de participer au dépistage depuis leur domicile – ce qui est important pour les personnes qui font face à des obstacles pour accéder au dépistage, notamment les Premières Nations, les Inuits et les Métis, ainsi que pour les personnes aux prises avec des facteurs géographiques, systémiques ou sociodémographiques – tout en réduisant au minimum le nombre de rencontres en personne dans un système de santé au sein duquel les ressources sont très limitées.
- Nouveau — Stratification du risque relatif à la colposcopie : En Alberta, les colposcopistes peuvent désormais commander le test de détection du VPH à des fins de contrôle de la guérison pour les patientes ayant reçu un traitement pour des lésions cervicales de haut grade. Le test de détection du VPH à des fins de contrôle de la guérison est un outil permettant de déterminer quelles patientes ont besoin d’un suivi en colposcopie et lesquelles peuvent être aiguillées en toute sécurité vers les soins primaires pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. Mise en œuvre en raison de la pandémie, cette approche permet d’éviter les visites inutiles dans les cliniques de colposcopie, accroissant ainsi la capacité des cliniques et réduisant les temps d’attente.
3. Se concentrer sur la formation, le recrutement et la rétention
Les exigences de formation pluriannuelle pour les techniciens, les infirmières et les médecins limitent la rapidité avec laquelle le système peut intégrer de nouvelles cohortes de travailleurs. Le relèvement des limites d’inscription aux programmes canadiens de soins infirmiers donnerait à un plus grand nombre de personnes la possibilité de recevoir une formation avancée et augmenterait le nombre de personnes hautement qualifiées disponibles pour occuper les postes vacants. Des approches normalisées de la planification de la main-d’œuvre pourraient également contribuer à garantir que le bon mélange de compétences et d’expériences se retrouve dans les équipes chargées de la lutte contre le cancer partout au pays.
De plus, la modification des politiques d’immigration afin d’accélérer l’arrivée de travailleurs qualifiés dans le domaine des soins du cancer en provenance d’autres pays pourrait contribuer à accroître rapidement la capacité et empêcher les provinces et les territoires du Canada de marauder dans leurs ressources humaines respectives, tactique qui a pour effet de déplacer les pénuries au lieu de les résoudre.
Solutions de partout au Canada :
- Médecins de famille qui dispensent de la chimiothérapie : La Colombie-Britannique (parmi d’autres territoires de compétence) a mis au point un programme de formation de médecins généralistes en oncologie pour renforcer les compétences en oncologie des nouveaux médecins généralistes afin qu’ils puissent améliorer les soins contre le cancer dans leurs collectivités. Ces médecins généralistes peuvent contribuer au diagnostic, administrer la chimiothérapie et gérer les soins de suivi, réduisant ainsi la dépendance à l’égard des oncologues médicaux.
- Boîte à outils pour les infirmières : L’Ontario a élaboré une boîte à outils pour les infirmières en pratique avancée (PIA), qui comprend une approche systématique visant à accroître le rôle des PIA dans les établissements de soins liés au cancer et dans la collectivité. Cela permettra d’optimiser le champ d’exercice des PIA, ce qui réduira la charge de travail des médecins.
- Adjoints pour les infirmières : Le ministère de la Santé du Québec prévoit d’embaucher 3 000 adjoints administratifs pour alléger la charge administrative des infirmières. Il a également créé des bourses d’études pour inciter environ 2 000 nouvelles recrues potentielles à devenir infirmières auxiliaires, et il conçoit des programmes pilotes qui permettront aux infirmières d’avoir un meilleur contrôle sur leurs horaires.
- Rémunération incitative : L’Ontario offre une prime pouvant s’élever à 5 000 $ aux infirmières autorisées admissibles afin d’aider à retenir le personnel infirmier et à stabiliser la main-d’œuvre infirmière pendant cette période critique.
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