Dépistage du cancer du col de l'utérus au Canada, 2023-2024
Sensibilisation de la population
Cette section résume les stratégies employées par bon nombre de provinces et de territoires pour accroître la participation au dépistage et améliorer l’expérience du dépistage pour les membres des Premières Nations, les Inuits et/ou les Métis, ainsi que les autres populations privées d’équité*.
* Nota : La terminologie pour décrire les groupes de personnes ayant été et étant marginalisés et sous-représentés évolue rapidement. Reconnaissant le caractère évolutif de la terminologie, le Partenariat emploie donc le terme « privé d’équité » dans cette section aux fins d’uniformité.
En savoir plus sur les stratégies visant à améliorer la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus, notamment sur :
- Les populations ou communautés privé d’équité
- Les Premières Nations, les Inuits et/ou les Métis
- La collecte de données sur l’équité
- Les enjeux
Les territoires de compétence collaborent avec de nombreuses populations afin d’offrir des programmes équitables et sécurisants sur le plan culturel. L’accès équitable à des services de dépistage est un volet des programmes de dépistage organisé (CIRC, en anglais). Les communautés, partenaires et organismes mobilisés sont énumérés ci-dessous.
Communautés, partenaires et organismes mobilisés
Colombie-Britannique
La Colombie-Britannique travaille avec la Régie de la santé des Premières Nations et des communautés autochtones.
Alberta
Pour améliorer l’accès au dépistage, des programmes ont lancé des projets auprès des personnes à faible revenu, des immigrants et des personnes sans FSP. Par ailleurs, le couplage avec les données des Premières Nations et de la Métis Nation oriente les mesures d’équité.
Saskatchewan
- Le SPCC a collaboré avec OUT Saskatoon (un organisme qui représente, sert, soutient et guide les personnes 2SLGBTQ en Saskatchewan) pour rédiger les nouvelles lignes directrices sur le cancer du col de l’utérus et des ressources pour les FSS. La publication de ces lignes directrices est attendue pour 2023.
- En collaboration avec un centre pour nouveaux arrivants, le SPCC fait traduire ses ressources pour les adapter aux nouveaux arrivants et aux communautés d’immigrants.
- Des cliniques de dépistage du cancer du col de l’utérus ciblent les populations à risque ayant fait l’objet d’un dépistage insuffisant ou n’ayant jamais subi de dépistage (revenu faible, pas de FSP, immigration récente et statut de réfugié, minorités raciales ou ethniques). Le soutien sur place est apporté par des Aînées et Aînés autochtones, du personnel clinicien ayant une expertise en counseling et en soutien en matière d’ITS, des FSS réalisant des tests Pap et des gynécologues offrant des services de consultation et de tests de diagnostic. Les FSS renseignent l’ensemble de la clientèle sur la santé du col de l’utérus.
Manitoba
Le Manitoba collabore avec :
- des personnes nouvellement arrivées;
- des personnes à faible revenu;
- des personnes appartenant à des groupes culturels particuliers;
- des personnes atteintes d’une maladie mentale ou d’un handicap physique;
- des personnes vivant dans une communauté autochtone ou une collectivité éloignée.
Ontario
L’Ontario collabore avec :
- des communautés des Premières Nations, inuites, métisses et d’Autochtones vivant en milieu urbain;
- des personnes ayant un faible niveau de scolarité et différentes catégories d’âge, de statut d’immigration, d’antécédents de dépistage du cancer du col de l’utérus, d’identité de genre et d’orientation sexuelle;
- des Ontariens francophones.
Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick collabore avec :
- des cliniques de santé communautaire des Premières Nations;
- la Direction de l’égalité des femmes;
- des personnes de diverses identités de genre.
Nouvelle-Écosse
Dans le cadre du spectre de participation publique de l’Association internationale de participation publique (AIP2), la Nouvelle-Écosse collabore avec :
- les Premières Nations mi’kmaq;
- des Néo-Écossais d’origine africaine;
- des personnes 2SLGBTQIA.
Île-du-Prince-Édouard
L’Île-du-Prince-Édouard collabore avec des membres de communautés autochtones et des représentants d’organismes communautaires :
- Première Nation de Lennox Island (communauté mi’kmaq);
- Conseil des Autochtones de l’Île-du-Prince-Édouard
Un rapport publié en avril 2023 recense les facteurs facilitant ou entravant l’accès de certaines populations aux programmes de dépistage du cancer. L’équipe de consultation a ciblé les membres de communautés et d’organismes autochtones de l’Île-du-Prince-Édouard, car ils font souvent face à des iniquités dans l’accès aux programmes de dépistage du cancer et, de manière plus générale, aux soins de santé.
Terre-Neuve-et-Labrador
Le programme d’initiatives de dépistage du cancer du col de l’utérus continue de travailler avec des communautés autochtones de toute la province pour accroître l’équité et l’accessibilité du dépistage du cancer du col de l’utérus. Ce travail comprend :
- des sessions communautaires et pédagogiques adaptées à la culture, animées par des professionnels de la santé;
- l’accès à des subventions de services et la collaboration à des projets des PNIM financés par le Partenariat.
Le programme cherchera également à accroître la sensibilisation et à proposer des subventions de services aux groupes servant les populations privées d’équité, comme les nouveaux Canadiens, les groupes à faible revenu, les personnes sans accès à un FSP et les communautés rurales et éloignées.
Mobilisation communautaire
Les stratégies de mobilisation comprennent l’élaboration de matériel pédagogique et de campagnes d’information, l’organisation de groupes de discussion et l’établissement continu de relations.
Faits saillants sur la sensibilisation et la mobilisation de la population
Saskatchewan
La Saskatchewan Cancer Agency (SCA) s’est efforcée d’harmoniser ses programmes de prévention et de détection précoce pour optimiser les ressources, les connaissances et les compétences. La province élabore à présent un cadre de mobilisation communautaire. Ce cadre s’articulera autour des valeurs et concepts indispensables à une mobilisation efficace, et soutiendra des efforts de mobilisation équitables, courtois et appropriés pour les utilisateurs primaires et secondaires du service Promotion de la santé de la population, voire dans toute la SCA.
Le SPCC commencera à planifier la mobilisation stratégique dès que ce cadre sera prêt, soit en 2024.
Le SPCC a recruté une équipe de recherche universitaire en Saskatchewan pour interroger des personnes participant peu au dépistage (aucun dépistage, intervalle de dépistage trop important ou sous-dépistage). L’accent sera porté sur les personnes vivant dans des communautés nordiques, éloignées ou rurales et sur les personnes s’identifiant comme immigrantes, autochtones et/ou LGBTQ2S+. Cela contribuera à la collecte de données et orientera des stratégies d’amélioration de l’équité du dépistage, en particulier le cadre de planification de la mobilisation mentionné plus haut.
Manitoba
En plus d’explorer les possibilités et la capacité de mise en œuvre, le projet de test VPH par autoprélèvement (subvention du Partenariat de 2021 à 2022) cherchait à accroître la participation des personnes admissibles dont l’échéance de dépistage était dépassée (pas de test Pap pendant cinq ans ou plus) en leur proposant une trousse de dépistage du cancer du col de l’utérus à domicile. Le projet pilote a également donné la priorité aux populations mal desservies peu susceptibles d’accéder aux services de santé en raison de leur situation géographique, de barrières linguistiques ou de problèmes personnels (traumatismes, obligations professionnelles, garde d’enfants, etc.) dans les stratégies de recrutement de l’étude.
Nouveau-Brunswick
Le Réseau du cancer du Nouveau-Brunswick (RCNB) dispose déjà de plans de communication, de sensibilisation et de marketing pour ses programmes de dépistage du cancer axés sur la population. Voici quelques stratégies : annonces à la radio, publications sur les réseaux Facebook et Twitter du Gouvernement du Nouveau-Brunswick (GNB), publicités payantes sur Facebook et Instagram, publicités programmatiques sur des sites Web populaires du N.-B. (Kijiji, SRC/CBC, Yahoo et MétéoMédia), affiches numériques dans les régies régionales de la santé et les centres de Service SNB, panneaux publicitaires numériques dans les grandes villes (Moncton, Saint John et Fredericton), affiches dans les transports en commun (Moncton, Saint John et Fredericton), plateformes de services d’information numériques (Telegraph Journal et Acadie Nouvelle) et publicités sur Google.
Stratégies employées pour repérer et réduire les obstacles à la participation au dépistage
Alberta
- Discussions continues avec le Centre de gouvernance de l’information des Premières Nations de l’Alberta pour concevoir un tableau de bord de suivi continu des progrès réalisés en faveur de l’élimination des disparités dans le dépistage du cancer.
- Détermination de l’accessibilité aux données sur l’immigration.
- Exploitation en cours des travaux de cartographie géospatiale et de l’indice de défavorisation matérielle et sociale pour mettre en évidence les régions et communautés privées d’équité.
- Collaboration avec des groupes LGBTQ2S+ pour élaborer des ressources de dépistage inclusives.
Saskatchewan
Le SPCC utilise des données géographiques pour mettre en évidence les régions ayant des taux de participation faibles et a étudié les taux de participation au dépistage dans les sous-populations nordiques (représentant de nombreux groupes autochtones et éloignés).
En collaboration avec une équipe de recherche universitaire en Saskatchewan, le SPCC prépare un sondage sur les attitudes, les connaissances et les obstacles au sujet du dépistage du cancer du col de l’utérus. L’étude vise à interroger les personnes âgées de 25 à 69 ans résidant en Saskatchewan et ayant un col de l’utérus pour comprendre les motivations et les freins associés au dépistage du cancer du col de l’utérus, et à explorer les motifs pour lesquels les personnes faisant partie de certaines populations (p. ex. vivant en région rurale ou nordique) ont un historique de dépistage inexistant, insuffisant ou inférieur aux recommandations.
Manitoba
En consultation avec des groupes et des organismes communautaires, le programme s’emploie à intégrer un langage inclusif à toutes ses ressources. Le programme distribue des ressources éducatives, préalablement mises à l’essai, qui ciblent les personnes LGBTQ2S+. Les lignes directrices sur le dépistage du cancer du col de l’utérus comprennent des lignes directrices propres aux personnes transgenres et utilisent un langage inclusif.
Ontario
Santé Ontario a mené une analyse sur la participation au dépistage et le suivi après un résultat anormal à l’aide de deux indices (défavorisation matérielle et concentration ethnique) et selon le code postal. Les résultats sont diffusés dans le cadre d’un rapport public pour aider à guider les initiatives régionales s’attaquant à des problèmes d’équité (en anglais).
La collaboration avec les programmes régionaux de cancérologie (PRC) et les responsables régionaux des soins primaires s’est révélée un atout précieux pour la mise en évidence des populations privées d’équité de chaque région et l’adaptation des stratégies de recrutement pour les rendre appropriées et efficaces.
Nouveau-Brunswick
En se basant sur la rétroaction fournie par la ligne provinciale de dépistage du cancer, la cartographie du SIG, etc., le Programme de prévention et dépistage du cancer du col utérin a pu mettre en évidence les obstacles au dépistage auxquels peuvent être confrontées les populations et les communautés privées d’équité. Les voici :
- personnes à faible revenu;
- personnes immigrées et réfugiées récentes;
- personnes non anglophones et non francophones;
- personnes n’ayant pas de FSP;
- personnes atteintes d’une maladie mentale;
- personnes présentant un handicap physique;
- personnes en situation d’itinérance;
- personnes vivant dans certaines zones géographiques;
- personnes couvertes par un régime d’assurance fédéral (forces armées, GRC, populations réfugiées, populations immigrantes);
- personnes de diverses identités de genre.
Nouvelle-Écosse
Une revue de la documentation a exploré les différences potentielles dans les obstacles comportementaux rencontrés par des groupes désignés comme appartenant à des communautés marginalisées.
La revue a mis en lumière des interventions axées sur le comportement. La Nouvelle-Écosse a mené des recherches qualitatives pour étudier les obstacles comportementaux potentiels à la connaissance et à la réalisation du dépistage du cancer. Des consultations ont eu lieu auprès de sept populations et communautés historiquement marginalisées définies au préalable.
Un message cohérent est ressorti de ces sept consultations communautaires :
- Une approche de communication et de mobilisation appropriée doit passer par une mobilisation communautaire conçue conjointement avec des membres de confiance de la communauté.
- Sans la participation de ces derniers, les membres de la communauté risquent d’hésiter à participer au programme, en particulier les groupes qui se méfient du système de santé en raison de la stigmatisation et de facteurs historiques.
Les consultations communautaires ont été menées dans le cadre du travail préalable à la mise en œuvre du nouveau programme de dépistage du cancer du poumon, dont les messages portaient aussi sur les programmes de dépistage du cancer du côlon et du col de l’utérus.
Île-du-Prince-Édouard
Un rapport publié en avril 2023 présente les principales conclusions d’une série de consultations avec des membres de diverses communautés pour comprendre leur degré de connaissance, de compréhension et de participation au sujet du dépistage du cancer dans la province. L’étude a inclus des membres de la population d’immigrants croissante et de communautés autochtones de l’Île-du-Prince-Édouard. Santé Î.-P.-É. a sélectionné ces deux populations, car des données de recherche ont montré qu’elles font souvent face à des iniquités dans l’accès aux programmes de dépistage du cancer et, de manière plus générale, aux soins de santé.
Terre-Neuve-et-Labrador
Le programme d’initiatives de dépistage du cancer du col de l’utérus collabore avec tous les partenaires œuvrant dans les secteurs communautaire et de la santé pour améliorer l’équité et l’accessibilité du dépistage du cancer du col de l’utérus dans toute la province. Ces efforts comprennent des séances de mobilisation du public, de la promotion sur les réseaux sociaux et du réseautage avec des professionnels de la santé lors de séances d’orientation. En outre, des subventions de services sont proposées à tous les FSP pour les cliniques en accès libre assurant le dépistage du cancer du col de l’utérus et le suivi nécessaire.