Dépistage du cancer du col de l'utérus au Canada, 2023-2024

Innovations en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus

Sur cette page :

En réponse à l’appel à l’action lancé par l’Organisation mondiale de la Santé pour éliminer le cancer du col de l’utérus au cours de ce siècle, le Canada s’est doté d’un Plan d’action pour l’élimination du cancer du col de l’utérus au Canada afin d’éliminer ce type de cancer d’ici 2040. Dans le cadre de cette démarche, le Partenariat a libéré des fonds en 2021 pour soutenir les provinces et territoires avec l’initiative Accélérer les innovations pour renforcer la résilience en matière de dépistage du cancer pendant la COVID-19, dans le but de permettre un accès équitable au dépistage et au traitement du cancer du col de l’utérus et d’accélérer l’atteinte des objectifs d’élimination. Les projets menés dans ce cadre devaient avoir été conçus autour d’activités bien précises et être achevés dans un délai d’un à deux ans. Ces projets contribueront à une adoption plus rapide d’innovations fondées sur des données probantes, augmentant ainsi la résilience des services de dépistage.

Sept provinces ont élaboré des projets relatifs au dépistage du cancer du col de l’utérus, et un territoire a conçu un projet d’amélioration du dépistage pour plusieurs types de cancer. Bon nombre de territoires de compétence continuent de travailler sur des solutions novatrices pour surmonter les difficultés actuelles.

Résultats des projets d’amélioration du dépistage du cancer du col de l’utérus

Territoires du Nord-Ouest 

Le projet des Territoires du Nord-Ouest portait sur la création d’une base de données visant à faciliter les programmes territoriaux actuels de dépistage des cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus. Une base de données fonctionnelle permettra de passer d’examens opportunistes à une démarche globale permettant de servir, de manière plus fiable, les populations faisant l’objet d’un dépistage insuffisant, tout en étant moins susceptible d’être interrompue par des perturbations dans la prestation locale des soins de santé, comme celles ayant résulté de la COVID-19.

Colombie-Britannique 

La Colombie-Britannique a élaboré du matériel sur l’autodépistage du cancer du col de l’utérus destiné aux fournisseurs et à l’ensemble des patients, a mis à jour les systèmes informatiques pour qu’ils acceptent les résultats de tests VPH entrants et a mis en œuvre le traitement des résultats de dépistage des VPH et de suivi dans le système informatique.

Saskatchewan 

Principaux objectifs :

  • Mobiliser les intervenants clés dans l’élaboration et la mise en œuvre de la cytologie en milieu liquide (CML) et du test VPH réflexe
  • Appuyer l’élaboration et la mise en œuvre des nouvelles lignes directrices provinciales en matière de dépistage
  • Concevoir et appliquer un plan de transfert des connaissances stratégique, complet et axé sur l’équité pour les FSS et le public

Principaux livrables :

  • Lignes directrices révisées en matière de dépistage
  • Mise à jour du programme de dépistage avec du matériel sur le cancer du col de l’utérus et un site Web (plusieurs ressources de formats variés pour les FSS et un cours agréé de formation médicale continue)

Manitoba

Le programme CervixCheck d’Action cancer Manitoba a été financé par le Partenariat pour élargir l’accessibilité du dépistage du cancer du col de l’utérus pendant la pandémie de COVID-19 et favoriser la reprise. Le projet visait à accroître la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus en invitant les personnes participantes n’ayant pas subi de dépistage ou un dépistage insuffisant à utiliser une trousse de dépistage du cancer du col de l’utérus (test VPH par autoprélèvement). Étaient incluses les personnes participantes de 30 ans et plus dont le dernier test Pap remontait à cinq ans ou plus, ou qui n’en avaient jamais effectué. Trois volets ont été évalués : groupe avec option d’adhésion, groupe avec option d’abstention et groupe témoin. Les résultats du projet ont dépassé les attentes, avec 14 % de participation dans le groupe avec option d’abstention contre 50 % pour les personnes du groupe avec option d’adhésion ayant demandé une trousse (trousse renvoyée au cours de l’étude). Sur les presque 750 personnes participantes ayant répondu à un sondage de satisfaction, 80 % ont indiqué préférer utiliser une trousse d’autoprélèvement à l’avenir, et 90 % l’autoprélèvement ou le test Pap.

Nouveau-Brunswick 

Élimination du cancer du col de l’utérus au Nouveau-Brunswick : L’objectif principal de l’initiative de détection des VPH par autoprélèvement était d’en évaluer la faisabilité et d’accomplir les démarches nécessaires pour fournir des recommandations clés relativement à son introduction dans le cadre du Programme de dépistage du cancer du col utérin du Nouveau-Brunswick. Le Réseau du cancer du Nouveau-Brunswick (RCNB) souhaite intégrer et promouvoir l’accès au dépistage du cancer du col de l’utérus à domicile pour faire progresser l’adoption d’initiatives susceptibles de faciliter le fonctionnement des programmes de dépistage pendant les vagues successives de COVID-19 potentielles et d’accroître le taux de participation, en particulier au sein des populations mal desservies. En avril 2023, une analyse de rentabilité officielle de la transition du test Pap au test VPH comme méthode de dépistage primaire du col de l’utérus a été soumise et approuvée. La mise en œuvre est en cours de planification.

Nouvelle-Écosse 

Le projet de la Nouvelle-Écosse s’intègre dans une approche progressive de la transition vers le dépistage primaire par test VPH dans la province. La première phase portait sur la construction de l’infrastructure de données nécessaire pour guider les patientes le long d’un parcours de dépistage plus complexe : actualisation de l’évaluation des facteurs du programme relatifs à la vie privée, établissement de mécanismes pour le publipostage et envoi de courriels aux personnes participantes au dépistage et formation des FSP sur les prochains changements.

Île-du-Prince-Édouard 

Objectif :

  • Mise en œuvre du dépistage par test VPH, notamment de l’autoprélèvement, pour assurer un accès élargi et de qualité à la détection du cancer, renforcer les services existants et atténuer les obstacles au dépistage, en particulier pendant la pandémie

Principales activités :

  • Acquisition d’équipement et d’instruments
  • Évaluation des dispositifs d’autoprélèvement
  • Modification de la base de données principale
  • Conception d’outils de communication pour l’information et la formation des fournisseurs et du personnel
  • Élaboration de lignes directrices et d’algorithmes validés pour le dépistage par test VPH

L’Île-du-Prince-Édouard a également mené des phases pilotes pour la validation et la mise en œuvre et a formé les fournisseurs et le personnel.

Résultat/bilan :

  • Déploiement du test VPH comme outil de dépistage primaire fin mai 2023.

Terre-Neuve-et-Labrador 

Terre-Neuve-et-Labrador a le meilleur taux de vaccination contre les VPH du Canada (92 %), ce qui lui donne une place de choix pour mener le pays dans le cadre de l’élimination du cancer du col de l’utérus. Le projet, financé par le Partenariat, débouchera sur l’élaboration d’un plan d’affaires et opérationnel à l’appui de la transition de la CML au dépistage primaire du cancer du col de l’utérus par test VPH.


La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions profondes sur les services de santé dans tout le pays, notamment la réduction, voire la suspension, du dépistage du cancer. Pendant la pandémie, et au fil de la reprise des programmes de dépistage, de nombreux territoires de compétence ont élaboré des outils innovants et actualisé leurs processus pour mieux servir la communauté.

Innovations dans les programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus

Colombie-Britannique 

La Colombie-Britannique mène un projet pilote de test VPH par autoprélèvement.

Saskatchewan

Le programme de dépistage du cancer du col de l’utérus (SPCC) s’est efforcé de suivre les variations globales du volume de dépistage du programme au cours de la pandémie de COVID-19. Ces données n’ont cependant pas encore été analysées en vue de déterminer ou de proposer des mesures concrètes.

Nouvelle-Écosse 

Pour alléger le volume et les temps d’attente des cliniques de colposcopie de la province, le programme de prévention du cancer du col de l’utérus a proposé le congé précoce de la patiente aiguillée après un test Pap montrant des ASC-US ou des LSIL ou une biopsie révélant une CIN de grade 1. Des lettres de rappel ont été envoyées aux médecins ou FSS des patientes pour lesquelles aucun test Pap de suivi n’était consigné dans le registre. À l’issue d’un nouveau test Pap normal, les patientes pouvaient reprendre l’intervalle de dépistage habituel.

Le programme de prévention du cancer du col de l’utérus a observé un déficit de 35 % à 40 % des frottis attendus pendant la pandémie de COVID-19. Des lettres ont alors été envoyées aux FSP pour proposer de les aider à établir l’ordre de priorité des patientes. En s’appuyant sur le dernier test Pap réalisé, la Nouvelle-Écosse a généré une liste de patientes ayant un retard de 3,5 à 5 ans pour tous les fournisseurs en faisant la demande. Un peu plus de 800 lettres ont été adressées à des FSS, et la liste personnalisée a été demandée 445 fois, ce qui représentait près de 15 000 patientes.

Île-du-Prince-Édouard  

En date du 23 mai 2023, l’Île-du-Prince-Édouard avait adopté le dépistage primaire par test VPH et installé un équipement de CML pour réaliser une cytologie réflexe sur les échantillons prélevés pour la détection des VPH.


Les territoires de compétence se sont engagés à soumettre leur programme de dépistage du cancer du col de l’utérus à un processus d’amélioration continue. Vous trouverez ci-dessous les travaux prioritaires de chaque territoire de compétence.

Travaux prioritaires en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus

Province ou territoire Travaux prioritaires en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus
Yn
T.N.-O. Centralisation de la cytologie gynécologique et du test VPH par les services de laboratoire. Planification active de la transition vers le dépistage primaire par test VPH.
Nt
C.-B. Planification et préparation de la mise en œuvre du dépistage par test VPH dans la province, avec collecte des échantillons par les fournisseurs et par autoprélèvement.
Alb. Début du recours au test VPH à titre de test de guérison en septembre 2022. Planification d’un projet pilote de test VPH par autoprélèvement ciblant les personnes autochtones, nouvellement arrivées et vivant en zone rurale ou éloignée en Alberta.
Sask. Planification de l’adoption du dépistage primaire par test VPH entre 2023 et 2026, comprenant l’élaboration d’un cadre de gouvernance, la mise en œuvre et la rédaction d’un plan stratégique et opérationnel.
Man. Le programme CervixCheck d’Action cancer Manitoba mène une étude pour déterminer si l’envoi de lettres d’invitation fait augmenter la vaccination contre les VPH chez les jeunes adultes participants et pour évaluer la pérennité et la faisabilité de l’intégration de cette pratique au fonctionnement standard du programme. Le projet ciblera les personnes participantes nées à partir de 1997 qui ont reçu moins d’une dose d’un vaccin approuvé contre les VPH. Environ 15 000 personnes seront recrutées et réparties dans trois groupes :

  • Invitation uniquement
  • Invitation et rappel 28 jours plus tard
  • Groupe témoin (pas d’invitation)

À la fin de la période de l’étude, une évaluation sera menée pour déterminer si l’envoi de lettres d’invitation fait augmenter le taux de vaccination contre les VPH chez les jeunes personnes participantes admissibles.

Le registre de la base de données de CervixCheck a été étendu pour prendre en charge les personnes indiquant le genre M, F ou X concernées par le dépistage du cancer du col de l’utérus. Ces modifications permettent au programme d’accepter et d’inscrire tous les rapports de dépistage du cancer du col de l’utérus, d’envoyer des rappels quand une personne doit subir un nouveau dépistage, de gérer les suivis anormaux et de communiquer de façon respectueuse, équitable et inclusive.

 

Ont.
Qc Processus en cours pour l’achat d’appareils de cytologie liquide pour les grappes de laboratoire. Un appel d’offres sera lancé sous peu pour faire l’acquisition des appareils de cytologie liquide afin de pouvoir démarrer le déploiement du test VPH comme test de dépistage primaire au Québec.
N.-B. Révision du Guide de pratique clinique : Prévention et dépistage du cancer du col utérin (col de l’utérus) au Nouveau-Brunswick : âge de départ repoussé à 25 ans, intégration d’une approche basée sur les risques, déclaration sur la transition éventuelle vers le dépistage primaire par test VPH et terminologie incluant tous les genres.

Les efforts de mise en œuvre de la CML dans toute la province sont en harmonie avec le projet de réorganisation des laboratoires provinciaux du ministère de la Santé.

Collaboration avec des régies régionales de la santé (ORS) et des initiatives provinciales (p. ex. Lien Santé NB, eVisitNB) pour améliorer l’accès aux services de test Pap des personnes sans FSP.

N.-É. Centralisation des tests Pap et VPH par les services de laboratoire. Planification active de la transition vers le dépistage primaire par test VPH.
Î.-P.-É. Les travaux prioritaires en matière de dépistage du cancer du col de l’utérus comprennent :

  • la mise en œuvre du dépistage primaire par test VPH mettant l’accent sur l’autoprélèvement;
  • l’inventaire des ressources nécessaires pour le fonctionnement continu du service;
  • la mise en place de processus d’évaluation appropriés pour la surveillance et les améliorations en continu.
T.-N.-L. Le programme de dépistage du cancer du col de l’utérus œuvre également à l’intégration des données sur le statut de vaccination contre les VPH et sur les résultats de tests déclarés pour contribuer à l’élaboration du plan opérationnel et à la transition vers le dépistage primaire du cancer du col de l’utérus par test VPH.

- Yn, Nt, Ont. : Aucun renseignement fourni à la date de collecte des données.

Précédent : Résumé
Suivant : Modalités