Élimination du cancer du col de l’utérus

Solutions pour accroître les taux de vaccination contre les VPH

Des mesures urgentes s’imposent pour que le Canada soit en voie d’atteindre sa cible, soit que 90 % des jeunes de 17 ans soient entièrement vaccinés contre les VPH. Pour assurer un accès équitable à la vaccination pour toute la population, il faudra cerner, comprendre et supprimer les obstacles nous empêchant d’atteindre les populations et les personnes sous-vaccinées. De nombreuses solutions bénéficieront plus largement à la santé publique en améliorant l’accès du public aux services de santé, y compris aux vaccins, et leur acceptabilité.

  • l’accès limité et inégal aux vaccins contre les VPH, combiné au coût élevé de l’achat des vaccins dans le secteur privé;
  • le faible niveau de connaissance des VPH et des vaccins contre ceux-ci et le faible niveau de confiance à l’égard des vaccins, surtout chez les parents et les aidants;
  • les obstacles uniques et distincts à l’obtention des vaccins chez les membres de communautés rurales et éloignées; les personnes ayant un faible revenu; les personnes récemment immigrées; les Premières Nations, les Inuits et les Métis; les personnes de certaines races ou origines ethniques; et les membres de la communauté 2SLGBTQIA+ :
    • le faible niveau de confiance à l’égard des fournisseurs de soins et du système de santé publique en raison du racisme et de la discrimination passés et actuels dans le milieu médical;
    • le manque de sécurisation religieuse et culturelle dans le système de santé;
    • la diversité et la représentation limitées au sein du personnel de santé;
  • le manque de données normalisées, notamment de données propres aux peuples autochtones et de données gouvernées par les populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, qui indiquent quelles personnes ont été vaccinées ou non contre les VPH au Canada;
  • le manque de cohérence dans l’échange d’une région à l’autre des connaissances sur les stratégies de vaccination contre les VPH qui fonctionnent bien ou non.
  • accroître l’accès à la vaccination contre les VPH en misant au moins sur l’adoption d’une politique « une fois admissible, toujours admissible » et sur l’ajout d’autres points d’accès aux vaccins anti-VPH en dehors des écoles;
  • normaliser l’information sur les VPH, leur rôle dans la prévention du cancer et les vaccins contre les VPH dans les provinces et les territoires en la présentant de façon adaptée aux communautés et à la culture;
  • privilégier l’établissement de liens de confiance entre les personnes et les fournisseurs et entre les communautés et la santé publique (p. ex., en s’associant à des organismes communautaires, en collaborant avec des leaders et des champions communautaires locaux et en formant les fournisseurs de soins sur l’antiracisme);
  • recueillir et déclarer régulièrement les taux de vaccination à l’échelle locale et provinciale ou territoriale, en tenant compte des données ventilées sur la race et spécifiques aux peuples autochtones, pour que l’équité en santé reste une priorité;
  • évaluer les interventions pour améliorer les taux de vaccination contre les VPH et transmettre les leçons apprises entre régions, provinces et territoires pour guider les pratiques exemplaires.

La vaccination contre les VPH est une mesure de santé publique sûre et efficace pour réduire la propagation de ce virus. L’une des meilleures choses que nous puissions faire pour la santé des femmes est d’augmenter les taux d’immunisation pour faire en sorte que la prochaine génération de femmes canadiennes ne soit pas atteinte du cancer du col de l’utérus.

Anne Pham-Huy, M.D., présidente d’Immunisation Canada

Récits de progrès

Accroître les taux de vaccination contre les VPH chez les populations sous-vaccinées au Canada

En collaboration avec des partenaires de tout le Canada, y compris des organisations des Premières Nations, des Inuits et des Métis, le Réseau pour la santé publique urbain (UPHN; page en anglais) travaille à déceler les obstacles à la vaccination contre les virus du papillome humain (VPH) et à mettre en œuvre des solutions adaptées aux communautés pour faire augmenter les taux de vaccination.

Écoutez Thilina Bandara, professeur adjoint à l’École de santé publique de l’Université de la Saskatchewan, parler du travail de l’UPHN :

Instaurer un climat de confiance pour accroître l’adoption des vaccins contre les VPH dans les communautés métisses de l’Alberta

Alberta Health Services a consulté des communautés métisses pour explorer les obstacles et les appuis à l’adoption des vaccins contre les VPH. Ses constats ont révélé :

  • un faible niveau de connaissance des VPH et des vaccins contre ceux-ci;
  • des interactions insuffisamment adaptées sur le plan culturel de la part du personnel de la santé publique, ce qui nuit à la confiance à l’égard du système de santé et des programmes de vaccination contre les VPH;
  • un besoin d’accroître l’éducation sur les VPH et les vaccins contre ceux-ci chez les parents, les fournisseurs de soins et les jeunes.

Des aînés et des gardiens du savoir ont mentionné que l’établissement de partenariats de confiance avec les communautés est essentiel pour renforcer la connaissance des VPH aux fins d’adoption des vaccins. Des stratégies et des ressources adaptées seront nécessaires pour améliorer les formations et les ressources visant à soutenir les parents, les grands-parents, les jeunes et le personnel enseignant. Les consultations ont aussi fait ressortir les avantages d’informer les fournisseurs de soins sur les communautés métisses.