Politiques d’alimentation saine
Approvisionnement alimentaire
- La gestion de l’approvisionnement alimentaire, en tant que mesure politique, fait référence aux politiques en faveur de services alimentaires sains mises en œuvre dans des établissements financés par le gouvernement et privés en vue d’encourager des choix alimentaires sains.
- Les programmes de nutrition en milieu scolaire et les normes relatives aux repas permettent d’accroître la consommation de fruits, de légumes et d’eau (par rapport aux boissons sucrées).
- Dans les écoles, la limitation de la concurrence entre les choix alimentaires sains et malsains, la mise en œuvre de politiques nutritionnelles et l’amélioration des normes relatives aux repas et aux menus permettent de diminuer la consommation de collations malsaines, de graisses saturées et de boissons sucrées.
- Des repas scolaires sains, universels, gratuits et accessibles peuvent accroître la sécurité alimentaire et l’adoption d’une alimentation saine parmi les élèves.
- La disponibilité de fruits et de légumes et des options de restauration saines dans les écoles et les lieux de travail permettent d’augmenter la consommation de fruits et de légumes, ainsi que les pratiques alimentaires saines.
- Il conviendrait de réaliser des études primaires pour :
- recueillir et déclarer des données sur diverses populations dans des contextes différents;
- étudier l’efficacité à long terme des politiques nutritionnelles en matière de consommation d’aliments;
- comprendre les facteurs qui influencent les choix alimentaires dans divers groupes de population, en particulier ceux qui sont en situation d’insécurité alimentaire.
Pourcentage de la population âgée de 12 ans ou plus en situation d’insécurité alimentaire, par quintile de revenu, 2021
L’insécurité alimentaire augmente à mesure que le revenu diminue. Dans le quintile de revenu le plus bas, 19 % des personnes déclarent être en situation d’insécurité alimentaire, contre 3 % dans le quintile de revenu le plus élevé.
Dans le quintile de revenu le plus bas, 19 % des personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.
Source des données : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2021
La gratuité de repas scolaires sains permet d’accroître l’adoption de régimes alimentaires globalement sains.
Analyse des politiques provinciales et territoriales d’alimentation saine
Le degré d’adoption de politiques est ÉLEVÉ : toutes les provinces et tous les territoires ont au moins une politique sur l’alimentation saine et l’approvisionnement alimentaire. La plupart des provinces et des territoires ont adopté une approche similaire pour les politiques d’approvisionnement alimentaire, la majorité d’entre elles citant le Guide alimentaire canadien comme référence en matière de choix alimentaires sains.
Les lignes directrices en matière d’alimentation de Santé Canada recommandent que les établissements financés par les fonds publics offrent des options alimentaires conformes au Guide alimentaire canadien.
Les politiques les plus cohérentes en matière d’approvisionnement alimentaire régissent les écoles et les garderies.
Voici quelques exemples de ces politiques :
- Terre-Neuve-et-Labrador, le Nouveau-Brunswick, le Québec, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon, la Colombie-Britannique, le Nunavut et la Nouvelle-Écosse, soit 11 provinces et territoires, se sont dotés de politiques imposant des choix alimentaires sains dans les garderies, la plupart d’entre elles suivant le Guide alimentaire canadien.
- La Colombie-Britannique, l’Ontario, le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, le Yukon et le Québec, soit sept provinces et territoires, ont adopté des politiques obligatoires en matière d’approvisionnement alimentaire scolaire. Le Manitoba et la Saskatchewan, soit deux provinces, ont des lignes directrices obligatoires à l’échelon des districts; des lignes directrices recommandées existent dans trois autres, à savoir l’Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador et le Québec. Le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest ne sont dotés d’aucune politique de ce type, mais l’élaboration de lignes directrices y serait en cours.
- L’initiative intitulée Aliments maison destinés à être vendus au public dans les écoles du Yukon et la Loi sur les écoles communautaires du Manitoba encouragent la vente d’aliments respectueux des cultures dans les écoles et imposent des programmes de nutrition saine.
- Des politiques d’approvisionnement alimentaire régissant les établissements de soins pour bénéficiaires internes, notamment les foyers de soins personnels, les foyers d’accueil, les centres pour jeunes et les centres de traitement de la toxicomanie, existent dans plusieurs provinces, à savoir le Manitoba, l’Ontario, la Nouvelle-Écosse, l’Alberta, la Saskatchewan et le Québec.
- L’Ontario exige que les organismes de services suivent les recommandations du Guide alimentaire canadien lors de la mise en œuvre de procédures et de politiques qui touchent les personnes handicapées.
- La Colombie-Britannique impose des choix plus sains dans les distributeurs automatiques des édifices publics.
- La Stratégie sur les boissons et les aliments locaux du Nouveau-Brunswick, la Loi sur les aliments locaux de l’Ontario et la Politique bioalimentaire du Québec encouragent l’approvisionnement local, la sensibilisation du public aux économies alimentaires locales et une amélioration de la santé grâce à une meilleure disponibilité de produits alimentaires frais locaux.
Analyse des politiques municipales d’alimentation saine
Le degré d’adoption de politiques est ÉLEVÉ – de nombreuses politiques municipales encouragent une alimentation saine par l’intermédaire de l’approvisionnement alimentaire. Ces politiques vont de l’offre de choix alimentaires sains dans les édifices municipaux à la garantie, pour les résidents, d’avoir accès à des produits cultivés localement.
Voici quelques exemples de ces politiques :
Ménages à risque d’insécurité alimentaire
Les personnes en âge de travailler (18 à 44 ans), qui ont des enfants, dont la sécurité d’emploi est variable, et qui ont perdu leur emploi ou ont été contraintes d’arrêter de travailler en raison de la pandémie font partie des ménages les plus exposés à l’insécurité alimentaire1.
- Le By-law to License and Regulate Various Businesses (règlement pour autoriser et réglementer diverses entreprises) de Hamilton exige que les locataires des établissements de soins pour bénéficiaires internes reçoivent une nourriture suffisante, de bonne qualité, et d’une valeur nutritive et calorique adéquate.
- Plusieurs municipalités sont dotées de politiques imposant la vente et l’offre d’aliments sains sur les lieux de travail gérés par la ville, notamment la Healthy Food and Beverage Policy (politique en faveur de boissons et d’aliments sains) de Hamilton, la Healthy City Strategy (stratégie pour une ville en santé) de St. John’s, la Healthy Food Service Policy (politique en faveur de services alimentaires sains) de New Westminster, en Colombie-Britannique, et la Politique alimentaire de Salaberry-de-Valleyfield.
- Certaines administrations locales ont adopté des politiques restreignant les aliments malsains dans les installations récréatives et sportives, y compris ceux offerts dans les distributeurs automatiques; il s’agit notamment des Operational Guidelines (directives opérationnelles) d’Edmonton, de la politique Healthy Nutritional Environments in City Recreational Facilities (environnements nutritionnels sains dans les installations récréatives de la ville) de Hamilton et de la Politique en faveur des saines habitudes de vie de l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce à Montréal.
- Plusieurs municipalités, notamment Edmonton, Whitehorse, Victoria, Vancouver, Calgary, Moncton, London, Charlottetown, Regina, Winnipeg, Peel, Hamilton et Fredericton, ont défini des politiques qui favorisent la production alimentaire locale par l’intermédiaire de jardins communautaires.
- De nombreuses villes encouragent la production et l’achat d’aliments sains, locaux et durables, dont Québec avec son Plan d’action en agriculture urbaine, Toronto avec son initiative Rethink Food (repenser le système alimentaire) et Thunder Bay avec son règlement Sustainable Environmental and Ethical Procurement (achats durables, écologiques et éthiques).
COVID-19 et insécurité alimentaire
La pandémie de COVID-19 a renforcé l’insécurité alimentaire, 14,6 % des personnes au Canada ayant déclaré, en mai 2020, vivre dans un ménage en insécurité alimentaire, ce qui représente une augmentation de 4,1 % par rapport à 2017-20182.
Possibilités d’action
Il serait avantageux de mettre en œuvre, dans l’avenir, des politiques mettant davantage l’accent sur les préférences et les pratiques individuelles ou culturelles, plutôt que d’adopter une approche générale de l’alimentation saine.
La tenue de consultations sur l’élaboration d’une politique nationale d’alimentation dans les écoles et d’un programme national de repas nutritifs dans les écoles est encouragée.
- Idzerda, L., Gariépy, G., Corrin, T., Tarasuk, V., McIntyre, L., Neil-Sztramko, S., … Jaramillo Garcia, A. What is known about the prevalence of household food insecurity in Canada during the COVID-19 pandemic: a systematic review. Health Promotion and Chronic Disease Prevention in Canada: Research, Policy and Practice, 42(5), 177-87. https://doi.org/10.24095/hpcdp.42.5.01
- Statistique Canada. (2020a). L’insécurité alimentaire pendant la pandémie COVID-19, mai 2020. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/45-28-0001/2020001/article/00039-fra.htm