Politiques d’alimentation saine

Contexte et statistiques clés

  • Le cancer entraîne des pressions considérables sur le système de santé en matière d’économie et de santé publique, tout en ayant des conséquences sur des mesures sociales, financières, de qualité de vie et psychosociales particulières.
  • Une alimentation saine consistant en une consommation adéquate de fruits et de légumes réduit le risque de contracter un cancer de l’œsophage, de l’estomac, du poumon, du pancréas et de la prostate1.
  • Les régimes malsains riches en sucre, en gras saturés et trans, en aliments faibles en fibres et en boissons riches en sucre augmentent le risque de cancer de l’endomètre, de cancer du sein et de cancer colorectal2.
  • On estime qu’une portion supplémentaire de fruits par jour pourrait prévenir 85 181 cas de cancer au Canada3.
  • Une alimentation malsaine, notamment une consommation excessive de viande rouge et de viande transformée et une consommation insuffisante de fruits et de légumes, a contribué à environ 23 300 nouveaux cas de cancer au Canada en 20224.

Le cancer, responsable de plus de 28 % de tous les décès, est la principale cause de mortalité au Canada. L’incidence du cancer a régulièrement augmenté au fil du temps, passant de 225 800 cas en 2019 à 233 900 cas en 2022. L’alimentation – indépendamment de l’obésité – contribue à environ 10 % de tous les cas de cancer au Canada.
Sources des données : 5, 6 et 7

Prévisions concernant le cancer

Si nous sommes en mesure d’atteindre les réductions suivantes d’ici 2029, nous pourrons prévenir les nombres suivants de cas de cancer d’ici 20428.
Si la consommation insuffisante de fruits était réduite de 10 % d’ici 2029, nous préviendrions 1 260 cas de cancer en 2042.

La mise en œuvre de politiques d’intervention en matière d’alimentation saine réduira la morbidité et la mortalité liées au cancer, et améliorera l’équité en santé.

Politiques d’alimentation saine

  • Les politiques relatives à l’environnement alimentaire, comme celles portant sur l’approvisionnement en nourriture dans les écoles, sur des initiatives d’étiquetage des aliments, sur la reformulation des aliments et sur des restrictions en matière de vente au détail de produits alimentaires, s’avèrent efficaces pour accroître les bonnes habitudes alimentaires et diminuer les mauvaises.
  • Les politiques d’alimentation saine comprennent des lois, des lignes directrices, des politiques et des règlements provinciaux et territoriaux, ainsi que des règlements et des plans municipaux.
  • Compte tenu de leur portée, de leur évolutivité et de leur pérennité, les politiques qui créent des environnements favorables sont plus efficaces que les approches individuelles ou programmatiques pour améliorer la santé de la population.
  • Il pourrait être nécessaire d’adopter des approches diversifiées en matière de politiques dans différents contextes et pour différents groupes de population.

Lors de la conception d’une politique, on prendra en considération huit facteurs susceptibles de créer un véritable changement, à savoir les relations, la dotation en personnel, l’expertise, les ressources, les données probantes, la mobilisation, la collaboration et la définition des enjeux. Découvrir comment ouvrir la voie à des changements en matière de politiques.

Le document intitulé Processus d’adoption des politiques présente des facteurs essentiels de succès pour l’élaboration et la mise en œuvre de politiques, et peut aider à orienter les politiques d’alimentation saine partout au Canada.

Politiques d’alimentation saine – Paysage provincial ou territorial et municipal

Domaine d’action Description Degré de priorité accordé à chaque domaine à l’échelon provincial ou territorial Degré de priorité accordé à chaque domaine à l’échelon local 
Prix des aliments La gestion des prix des aliments, en tant que mesure politique, fait référence aux politiques diminuant le coût des aliments pour le consommateur et contribuant à rendre les choix alimentaires sains plus faciles, moins chers et plus accessibles. Moyen Moyen
Approvisionnement alimentaire La gestion de l’approvisionnement alimentaire, en tant que mesure politique, fait référence aux politiques en faveur de services alimentaires sains mises en œuvre dans des établissements financés par le gouvernement et privés en vue d’encourager des choix alimentaires sains. Élevé Élevé
Vente au détail de produits alimentaires La gestion de la vente au détail de produits alimentaires, en tant que mesure politique, fait référence à l’intervention gouvernementale visant à favoriser la disponibilité d’aliments sains et à limiter la disponibilité d’aliments malsains dans les collectivités (densité et emplacements des points de vente) et en magasin (placement des produits). Faible Moyen
Promotion des denrées alimentaires La gestion de la promotion des denrées alimentaires, en tant que mesure politique, fait référence à la promotion et à la publicité ciblant les aliments malsains dans tous les médias. Moyen Faible
Composition des aliments La gestion de la composition des aliments, en tant que mesure politique, fait référence aux systèmes gouvernementaux qui encouragent la disponibilité d’aliments transformés et de repas à emporter riches en nutriments et d’une composition saine (contenant, par exemple, peu de sodium, de gras saturés, de gras trans et de sucre ajouté). Faible Faible
Étiquetage des aliments La gestion de l’étiquetage des produits alimentaires, en tant que mesure politique, fait référence aux systèmes réglementaires gouvernementaux qui imposent des directives d’étiquetage sur les emballages et sur les menus affichés, pour éviter les allégations trompeuses et permettre aux consommateurs de faire des choix éclairés en matière d’alimentation. Faible Faible

Deux analystes ont examiné de façon indépendante les politiques canadiennes d’alimentation saine pour attribuer un « libellé de priorité » permettant d’illustrer plus facilement le paysage actuel des politiques. Les libellés sont les suivants :

  • FAIBLE = aucun territoire de compétence ni aucune municipalité n’ont adopté de mesures politiques fondées sur des données probantes, ou seulement un très petit nombre d’entre eux l’ont fait, et/ou la portée de ces mesures est limitée.
  • MOYEN = certains territoires de compétence ou certaines municipalités, mais pas tous, ont adopté des mesures politiques fondées sur des données probantes, et/ou la portée de ces mesures est incomplète.
  • ÉLEVÉ = la plupart des territoires de compétence et des municipalités ont adopté des mesures politiques complètes fondées sur des données probantes.

Pourcentage de la population âgée de 12 ans ou plus consommant au moins cinq portions de fruits ou de légumes par jour, par territoire de compétence, 2021

Faibles taux au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador. Taux moyens en Alberta, au Manitoba et en Ontario. Taux élevés en Colombie-Britannique, en Saskatchewan et au Québec.

Le pourcentage de personnes âgées de 12 ans ou plus consommant au moins cinq portions de fruits ou de légumes par jour varie entre un minimum de 12 % à Terre-Neuve-et-Labrador et un maximum de 29 % au Québec. On notera une tendance intéressante montrant que les provinces de l’Atlantique rapportent, avec une moyenne de 16 %, une consommation inférieure de fruits et de légumes comparativement aux provinces de l’Ouest, avec une moyenne de 21 %.
Remarques :
1. La consommation de fruits et de légumes est calculée comme le nombre d’occurrences quotidiennes de consommation de fruits ou de légumes par répondant âgé de 12 ans ou plus.
2. La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions majeures sur les activités de collecte de données et sur les taux de réponse pour cette enquête, en particulier dans les régions avec peu de répondants. Les données des territoires n’ont donc pas été incluses dans la figure ci-dessus.
Source des données : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2021

Pourcentage de la population de 12 ans ou plus consommant au moins cinq portions de fruits ou de légumes par jour, par quintile de revenu, 2021

Q1 19 %; Q2 21 %; Q3 22 %; Q4 23 %; Q5 24 %. Le pourcentage de personnes âgées de 12 ans ou plus consommant au moins cinq portions de fruits et de légumes par jour augmente à mesure que le revenu augmente. Dans le quintile de revenu le plus bas, 19 % des répondants déclarent consommer cinq portions quotidiennes ou plus de fruits et de légumes, comparativement à 24 % dans le quintile de revenu le plus élevé.

Source des données : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2021

Données par territoire de compétence sur la consommation de fruits et de légumes, l’insécurité alimentaire et le poids corporel, 2021

Le pourcentage de la population canadienne âgée de 12 ans ou plus en situation d’insécurité alimentaire varie entre un minimum de 7 % au Québec et un maximum de 12 % en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan. En outre, le pourcentage de la population canadienne qui est en surpoids ou obèse varie de 59 % en Colombie-Britannique à 78 % à Terre-Neuve-et-Labrador chez les personnes de plus de 18 ans, et de 20 % en Colombie-Britannique et au Québec à 40 % à Terre-Neuve-et-Labrador et en Saskatchewan chez les personnes de moins de 18 ans.

Province ou territoire Pourcentage de la population âgée de 12 ans ou plus en situation d’insécurité alimentaire Pourcentage de la population âgée de 18 ans ou plus considérée comme étant en surpoids ou obèse Pourcentage de la population âgée de moins de 18 ans considérée comme étant en surpoids ou obèse
C.-B. 9 % 59 % 20 %
Alb. 10 % 65 % 34 %
Sask. 12 % 70 % 40 %
Man. 10 % 68 % 33 %
Ont. 9 % 65 % 30 %
Qc 7 % 65 % 20 %
N.-B. 11 % 73 % Pas de données disponibles
N.-É. 12 % 71 % 28 %
Î.-P.-É. 10 % 73 % Pas de données disponibles
T.-N.-L. 10 % 78 % 40 %

Source des données : Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, 2021

La Stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation comprend le Guide alimentaire canadien, qui recommande une alimentation composée de légumes, de fruits, d’aliments protéinés et de grains entiers, tout en encourageant la population à cuisiner plus souvent, à utiliser les étiquettes des aliments et à limiter la consommation d’aliments ayant subi une importante transformation.

  1. Cancer Net. (2019). Food and cancer risk. Disponible à l’adresse (en anglais et en espagnol seulement) : https://www.cancer.net/navigating-cancer-care/prevention-and-healthy-living/food-and-cancer-risk.
  2. Ibid.
  3. ComPARe. (2019). Étude ComPARe sur les cancers évitables au Canada. Disponible à l’adresse : https://prevenir.cancer.ca/#_ga=2.254978056.106760683.1677850598-715514225.1664819405.
  4. Ibid.
  5. Statistique Canada. (2020, 26 novembre). Tableau 1 : principales causes de décès au Canada, 2019.
  6. Brenner, D. R., Poirier, A., Woods, R. R., Ellison, L. F., Billette, J.-M., Demers, A. A., … Holmes, E. (2022). Projection du fardeau du cancer au Canada en 2022. Journal de l’Association médicale canadienne, 194(17), E601. https://www.cmaj.ca/content/194/23/E819.
  7. Obésité Canada. (2021). Quelles sont les causes de l’obésité? Disponible à l’adresse : https://obesitycanada.ca/fr/quest-ce-que-lobesite/.
  8. Partenariat canadien contre le cancer. OncoSim (version 3.6.0.89). Consulté en août 2022.
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