Politiques de vaccination contre le VPH
Politiques et programmes pour les populations mal desservies
L’une des tragédies du cancer du col de l’utérus est son incidence disproportionnée sur certaines populations mal desservies. Tout effort pour réduire le cancer du col de l’utérus doit tenir compte des inégalités qui existent actuellement.
À cette fin, la Stratégie canadienne de lutte contre le cancer 2019-2029 et le Plan d’action pour l’élimination du cancer du col de l’utérus au Canada, 2020-2030 abordent explicitement les inégalités et les obstacles en matière d’accès à la prévention et aux soins auxquels font face les communautés rurales et éloignées, les personnes disposant de faibles revenus, les immigrants récents, les Premières Nations, les Inuits et les Métis ainsi que d’autres populations telles que les personnes appartenant à la communauté LGBTQ2S+.
Premières Nations, Inuits et Métis
Les Premières Nations, les Inuits et les Métis continuent d’obtenir des résultats moins satisfaisants que les autres Canadiens en matière de cancer, en raison des inégalités et des obstacles liés à l’accès aux soins, notamment à des soins adaptés à leur culture. Les traumatismes et les abus historiques, la colonisation ainsi que le racisme systémique continu contribuent à ces inégalités.
- Ces facteurs contribuent à des taux plus élevés d’infection par le VPH et de cancer invasif du col de l’utérus parmi les Premières Nations, les Inuits et les Métis par rapport à la population non autochtone du Canada.
- Des rapports indiquent que les taux de cancer du col de l’utérus chez les Premières Nations et les Inuits de l’Alberta sont 2,3 fois plus élevés que dans la population non autochtone.
- Les programmes de vaccination doivent miser sur les forces des communautés et éliminer les obstacles particuliers auxquels sont confrontés les Premières Nations, les Inuits et les Métis, notamment les problèmes d’accès géographique, ainsi que la crainte et la méfiance à l’égard des systèmes de santé.
Populations d’immigrants et de réfugiés
Deux occasions principales permettent de veiller à une protection adéquate des populations d’immigrants et de réfugiés contre le cancer du col de l’utérus : assurer leur accès à la vaccination et corriger la désinformation concernant la vaccination contre le VPH.
- Les enfants et les adolescents qui viennent d’arriver au Canada peuvent déjà avoir été vaccinés selon les recommandations de leur pays d’origine, qui ne sont pas nécessairement les mêmes que les recommandations canadiennes.
- Le manque de connaissances est un obstacle majeur à la vaccination des immigrants et des réfugiés.
Populations à faible revenu et minoritaires
- Les personnes à faible revenu et celles qui se sont identifiées comme étant membres d’une minorité visible sont touchées de façon disproportionnée par le VPH et le cancer du col de l’utérus.
- Des taux élevés de vaccination contre le VPH dans les programmes scolaires ne signifient pas nécessairement une couverture équitable parmi les différentes populations sociodémographiques.
- Afin de garantir une vaccination équitable contre le VPH, il faut mettre en place un suivi continu des inégalités, même dans les territoires de compétence affichant des taux de vaccination élevés.
Populations des régions rurales et éloignées
- Les populations des régions rurales et éloignées présentent des taux plus élevés de cancer du col de l’utérus, et des taux de vaccination contre le VPH plus faibles.
- Il est important de comprendre les défis précis auxquels sont confrontées les populations des régions rurales et éloignées si on veut respecter le mandat d’éliminer le cancer du col de l’utérus.
- Des cliniques bien situées sont un facteur clé pour assurer l’administration de la série complète de doses du vaccin contre le VPH. Cela semble indiquer qu’il pourrait également être important d’élargir l’éventail des professionnels de la santé qui sont autorisés à administrer un vaccin.
Il est impératif de mettre en œuvre des stratégies visant des populations particulières pour accroître les taux de vaccination contre le VPH. Une approche mixte consistant à améliorer l’information des parents et des tuteurs concernant le VPH, la communication entre les fournisseurs de soins de santé et les parents, ainsi que les approches en milieu scolaire, pourrait s’avérer efficace pour réduire les disparités en matière de vaccination entre les régions éloignées, rurales, suburbaines et urbaines.