Parcours de dépistage par test de détection du VPH et de suivi

Sensibilisation et éducation

Affiche et feuillet d'information sur le VPHRessources pour le public

Recommandation : Mettre à disposition du matériel pédagogique sur le dépistage primaire par test de détection du VPH en différentes langues, adapté aux différents degrés d’alphabétisation et offrant un contenu culturel propre aux groupes concernés, en vue de refléter les besoins des participantes1,2.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • La mobilisation des différentes collectivités et l’établissement de partenariats avec elles pourraient faciliter l’élaboration de contenus susceptibles de répondre à des besoins diversifiés. Dans la mesure du possible, un interprète professionnel devrait être disponible pour aider les participantes issues de milieux culturels et linguistiques divers.
    • Les perceptions du cancer et des questions liées à cette maladie (par exemple un résultat positif à un test de détection du VPH) peuvent varier considérablement parmi les personnes issues de milieux culturels ou linguistiques divers, l’établissement d’un diagnostic pouvant alors s’accompagner de complexités supplémentaires, en particulier si la personne maîtrise mal l’anglais ou le français3. Dans ce contexte, la communication de renseignements et de conseils vitaux pourrait s’avérer difficile et stressante pour les participantes3.
  • Il conviendrait que les programmes et les organismes de lutte contre le cancer établissent un dialogue avec les participantes issues de diverses populations cibles, en vue de déterminer la meilleure façon de leur présenter du matériel pédagogique et les renseignements à y inclure.

Recommandation : Inclure dans le matériel pédagogique des renseignements visant à combattre et à réduire la stigmatisation associée au VPH, afin d’accroître l’acceptabilité du dépistage primaire par test de détection du VPH et la participation à ce processus.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Le matériel pédagogique devrait expliquer pourquoi le dépistage primaire par test de détection du VPH est utilisé pour le dépistage du cancer du col de l’utérus et ce que signifie un résultat positif au test de détection du VPH.
  • Les documents pouvant être élaborés par les organismes et les programmes pourraient comprendre, sans que cela soit limitatif, des FAQ, des documents à remettre ou des cartes avec des liens vers les sites Web des programmes de dépistage, des affiches à accrocher dans les salles d’attente des hôpitaux, les bureaux des cliniciens et les centres de santé communautaires, des brochures, des dépliants et des listes de questions incitatives, ainsi que des ressources en ligne envoyées aux participantes lors de la prise de rendez-vous.
  • Le recours à des moyens technologiques (par exemple des applications mobiles ou les médias sociaux) pour promouvoir les contenus pédagogiques pourra aider à cibler les populations plus jeunes.
  • La stigmatisation ou l’anxiété entourant un résultat positif à un test de détection du VPH et la peur d’en informer ses partenaires sexuels pourraient avoir des conséquences sur l’acceptabilité du dépistage et sur la participation au processus4,5. Les territoires de compétence devraient donc former les FSS à aider leurs patientes à faire face à des réactions psychosociales et sexuelles complexes à la suite d’un résultat positif à un test de détection du VPH, et les conseiller quant au moment d’aiguiller ces patientes vers un professionnel de la santé psychosociale expérimenté.
  • En fournissant des renseignements factuels, en expliquant les avantages du test de détection du VPH par rapport au test Pap, en clarifiant les idées fausses et en abordant les mythes liés au dépistage du cancer du col de l’utérus, on pourra lutter contre la stigmatisation et améliorer les taux de participation au dépistage2.
  • Un moyen très efficace de réduire la stigmatisation et d’améliorer l’acceptabilité consiste à « normaliser » le VPH, à souligner la forte prévalence des infections à ce virus (quatre personnes sur cinq seront infectées à un moment donné de leur vie) et à expliquer que les infections peuvent avoir été contractées plusieurs années avant l’obtention d’un résultat positif à un test de détection du VPH3,4. Il sera important de rappeler aux gens que, même si presque tous les cas de cancer du col de l’utérus sont causés par une infection à un VPH à haut risque, on dispose maintenant de tests permettant de déterminer plus rapidement et avec plus d’efficacité la cause d’anomalies cellulaires détectées habituellement avec le test Pap.
  • En distinguant le VPH des autres ITS, on pourra contribuer à accroître l’acceptabilité de la transition vers le dépistage primaire par test de détection du VPH et à normaliser cette méthode4,6.
  • Les ressources pour le public et la mise en œuvre du programme pourraient être améliorées grâce à de la formation sur le VPH et sur le cancer du col de l’utérus et à la normalisation des voies de transmission (qui concernent tous les sexes)1.

Recommandation : Les territoires de compétence devraient mettre à disposition des participantes du matériel pédagogique sur une plateforme centralisée et facilement accessible (par exemple le site Web d’une organisation), contenant notamment des coordonnées pertinentes, par exemple la ligne téléphonique centralisée du programme, permettant d’orienter les participantes vers des sources de renseignements supplémentaires6.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Les territoires de compétence devraient veiller à ce que les FSS soient au courant de l’endroit où les contenus pédagogiques sont hébergés, afin de pouvoir facilement y diriger les participantes.

Ressources pour les FSS

Recommandation : Les territoires de compétence devraient collaborer avec les FSS pour déterminer leurs principaux besoins en ressources et s’assurer que ces derniers disposent des moyens de répondre aux questions et aux préoccupations des participantes concernant le test de détection du VPH et le suivi des résultats positifs.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Les ressources nécessaires pourraient notamment comprendre, sans que cela soit limitatif, des messages clés, des modules de formation médicale continue (avec crédits), du matériel de formation, des politiques, des lignes directrices et des parcours. Les territoires de compétence devraient également envisager d’organiser des séances de formation, des webinaires ou des conférences ciblant les FSS lors de la planification, de la mise en œuvre et de la prestation continue du dépistage primaire par test de détection du VPH6.
    • En Colombie-Britannique, les FSS et les organismes responsables du dépistage du cancer du col de l’utérus constituaient les sources d’information les plus importantes pour les participantes au dépistage du cancer du col de l’utérus4.
  • On formera les FSS à discuter avec leurs patientes, avec assurance et efficacité, des données probantes relatives au dépistage primaire par test de détection du VPH et de la valeur de cette méthode, et on élaborera des messages clés à ce sujet. Par exemple, les FSS devraient être formés pour discuter des données probantes émergentes qui étayent le remplacement du dépistage par test Pap par le dépistage primaire par test de détection du VPH7.
  • Les contenus pédagogiques à l’intention des FSS devraient faciliter une communication ouverte et claire avec les participantes, afin de favoriser l’acceptation du dépistage par test de détection du VPH et la participation à ce processus. Les FSS devraient également être en mesure de communiquer les modifications apportées aux protocoles de triage et de suivi, afin que les participantes ayant obtenu un résultat positif au test de détection du VPH sachent à quoi s’attendre lors des étapes suivantes.
  • Il conviendrait que les territoires de compétence consultent les FSS quant à la manière dont ils préféreraient échanger et recevoir des renseignements sur les changements résultant du passage du test cytologique au test de détection du VPH pour le dépistage primaire, sachant qu’il est possible qu’ils privilégient la correspondance écrite plutôt que des séances d’information en personne ou virtuelles.
  • Les activités et le matériel pédagogiques destinés aux FSS devraient être fondés sur des données probantes et inclure des références scientifiques6.
  • Il conviendrait que les territoires de compétence étudient la façon dont le matériel pédagogique destiné aux FSS pourrait faciliter une communication ouverte et claire avec les participantes, afin de favoriser l’acceptation du dépistage par test de détection du VPH et la participation à ce processus.

Recommandation : Les prestataires de soutien qui travaillent avec des membres des Premières Nations, des Inuits et des Métis devraient s’employer activement à établir des relations de confiance avec les participantes et à découvrir leurs cultures8.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Une relation positive et de compréhension mutuelle avec son FSP a des effets particulièrement importants pour les participantes des Premières Nations, inuites et métisses8, des relations de ce type leur permettant de formuler leurs préoccupations, leurs craintes ou leurs questions concernant le processus de dépistage, tout en favorisant son acceptabilité, son amélioration globale et la participation8.
  • En intégrant la formation en savoir-faire culturel pour les FSS et en veillant à ce que ces derniers appréhendent la façon dont les attitudes et les approches occidentales et autochtones peuvent influer sur les croyances d’une personne concernant le dépistage du cancer du col de l’utérus et le cancer :
    • on permettra aux travailleurs de la santé de fournir des soins adaptés à la culture des participantes;
    • on s’assurera que les participantes se sentent entendues et reconnues par leur FSS8;
    • on favorisera l’acceptabilité du dépistage et la participation au processus8.
  • Une étude menée au Québec auprès de participantes inuites a révélé que lorsque les FSS étaient sensibilisés aux aspects culturels, les patientes vivaient plus facilement des expériences positives et communiquaient plus adéquatement avec leur FSP9.
    • Elle a également montré que des moyens de communication inclusifs et des expériences positives avec les travailleurs de la santé avaient contribué à accroître la sensibilisation culturelle9.
  • La sensibilisation aux cultures et le savoir-faire culturel des FSS rendent les services de santé plus accessibles, plus acceptables et plus efficaces9.

Recommandation : Les territoires de compétence devraient apporter un soutien actif à l’éducation et à la formation des FSS en matière de prestation et de pratique de soins tenant compte des traumatismes.

Principales données probantes et considérations relatives à la mise en œuvre :

  • Les personnes ayant subi un traumatisme sexuel pourraient avoir besoin d’un soutien supplémentaire pour participer au dépistage du cancer du col de l’utérus et éprouver de la difficulté à évoquer leurs antécédents de violence ou de traumatisme sexuels3; l’autoprélèvement pourrait alors constituer une solution pour qu’elles participent au dépistage du cancer du col de l’utérus, sans les obliger à raconter leur passé douloureux.
  • S’il n’est pas possible d’offrir l’autoprélèvement et que des inquiétudes concernant un traumatisme passé surviennent, les FSS devraient engager un dialogue sécurisant avec les participantes concernées pour comprendre leurs besoins, ce qui pourrait inclure un accompagnement par une personne de soutien lors des rendez-vous ou l’élaboration de stratégies de gestion du stress et de l’anxiété entourant la résurgence du traumatisme au cours du dépistage3.
  • En ayant à l’esprit que de nombreuses croyances ou préoccupations concernant le dépistage par test de détection du VPH constituent un effet cumulé de la colonisation, il pourrait être particulièrement important d’offrir des soins tenant compte des traumatismes lorsque l’on travaillera avec des populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis10.
  1. Clark, M. et Horton, J. (2021). Self-sampling devices for HPV testing. Canadian Journal of Health Technologies, 1(12). https://doi.org/10.51731/cjht.2021.229.
  2. Access Alliance. (2022). Critical discussion report: Reducing inequities in cervical cancer screening among newcomer women via VPH self-sampling.
  3. Gouvernement australien. Optimal care pathway for women with cervical cancer. Disponible à l’adresse (en anglais seulement) : https://www.cancer.org.au/assets/pdf/cervical-cancer-optimal-cancer-care-pathway.
  4. Smith, L. W., Racey, C. S., Gondara, L. et coll. (2021). Women’s acceptability of and experience with primary human papillomavirus testing for cervix screening: VPH FOCAL trial cross-sectional online survey results. BMJ Open, 11, e052084. Doi:10.1136/ bmjopen-2021-052084.
  5. Pantano, N., Fregnani, J., Resende, J. et coll. (2020). Evaluation of human papillomavirus self-collection offered by community health workers at home visits among under-screened women in Brazil. Journal of Medical Screening, 28(2), 163-168. doi:10.1177/0969141320941056.
  6. Partenariat canadien contre le cancer. (2016). National guidance document on HPV testing for primary screening of cervical cancer.
  7. Hahn, E. E., Munoz-Plaza, C., Altman, D. E. et coll. (2021). De-implementation and substitution of clinical care processes: Stakeholder perspectives on the transition to primary human papillomavirus (HPV) testing for cervical cancer screening. Implement Sci Commun, 2(1), 108. doi:10.1186/s43058-021-00211-z.
  8. O’Brien, B., Mill, J., Wilson, T. et coll. (2008). Cervical screening in Canadian First Nation Cree women. Journal of Transcultural Nursing, 20(1), 83-92. https://doi.org/10.1177/1043659608322418.
  9. Tratt, E., Sarmiento, I., Gamelin, R. et coll. (2020). Fuzzy cognitive mapping with Inuit women: What needs to change to improve cervical cancer screening in Nunavik, northern Quebec? BMC Health Services Research, 20(1), 529.
  10. Henderson, R. I., Shea-Budgell, M., Healy, C. et coll. (2018). First Nations People’s perspectives on barriers and supports for enhancing HPV vaccination: Foundations for sustainable, community-driven strategies. Gynecologic Oncology, 149(1), 93-100.