Boîte à outils sur les modèles de soins

Intégration des patientes et patients orphelins dans le système de lutte contre le cancer

An elderly man with a cane is scratching his head. There are puzzle pieces floating around expressing confusion.

Les partenaires du système de santé rapportent que la pénurie de prestataires de soins primaires a une incidence sur la capacité du système de lutte contre le cancer à fournir des soins efficaces et équitables.

De nouveaux modèles de soins ciblant les patientes et patients orphelins sont donc nécessaires, car les programmes d’intervention-pivot, conçus pour aider les patientes et patients à effectuer les transitions vers et depuis le système de lutte contre le cancer, ne disposent pas des capacités suffisantes. Des modèles de soins destinés aux patientes et patients orphelins peuvent réduire le fardeau des services d’intervention-pivot existants et assurer la continuité des soins tout au long du parcours de lutte contre le cancer.

Un examen rapide réalisé par le McMaster Health Forum a permis de cerner deux approches générales possédant des points communs qui visent à soutenir les patientes et patients qui effectuent des transitions vers et depuis le système de lutte contre le cancer. De telles approches peuvent présenter des avantages particuliers pour les patientes et patients orphelins :

  • Les approches d’intervention-pivot dans le cadre desquelles le personnel infirmier fournit des services de consultation clinique, de coordination et de prise de rendez-vous, tout en assurant la défense des intérêts des patientes et patients et la surveillance de leur état de santé, favorisent la continuité des soins et s’avèrent particulièrement bénéfiques pour les personnes qui n’ont pas de prestataire ou d’équipe de soins primaires.
  • Les modèles d’équipes pluridisciplinaires améliorent la communication, la coordination des soins et la gestion des cas entre les spécialistes du cancer et les prestataires de soins primaires. Ils permettent de réduire le risque de lacunes dans les soins dispensés aux patientes et patients qui n’ont pas de prestataire de soins primaires.

L’examen rapide a révélé un manque de données probantes et de programmes conçus précisément pour les patientes et patients orphelins au sein du système de lutte contre le cancer, de même que l’absence de programme visant à accélérer l’accès à un prestataire de soins primaires pour les patientes et patients chez qui on soupçonne ou on a diagnostiqué un cancer.

Des solutions à long terme pour combler les écarts en matière de rattachement des patientes et patients aux soins primaires

Partout au Canada, les provinces et les territoires mettent en œuvre des solutions pour s’assurer que toutes les personnes qui souhaitent avoir un prestataire de soins primaires en trouvent un, mais cela prendra du temps.

  • En février 2023, la Colombie-Britannique (en anglais seulement) a mis en place un nouveau modèle de financement qui rémunère les médecins pour le temps qu’ils consacrent aux tâches administratives afin d’attirer et de retenir les médecins de famille dans la pratique intégrale des soins primaires.
  • L’Ontario (en anglais seulement) élimine les obstacles à la supervision et à l’évaluation qui empêchent les médecins formés et certifiés aux États-Unis, en Australie et en Irlande d’exercer dans la province et dispose d’un programme d’évaluation de la capacité à exercer (practice ready assessment program) spécialement conçu pour les médecins de famille formés à l’étranger.
  • De nombreux territoires de compétence tiennent également des registres qui jumellent les médecins et les infirmières praticiennes et infirmiers praticiens avec les patientes et patients orphelins. Certains registres, y compris au Québec, classent les patientes et patients par ordre de priorité en fonction du degré d’urgence, par exemple un nouveau diagnostic de cancer.

Bien que l’augmentation du financement permettant de déployer des infirmières praticiennes et infirmiers praticiens dans le secteur des soins primaires améliore l’accès à ces services dans certains territoires de compétence, cette stratégie n’a pas été adoptée partout au pays.

En 2023, seulement 5 % des Canadiennes et Canadiens ayant déclaré avoir un prestataire de soins primaires régulier ont indiqué que ce prestataire était une infirmière praticienne ou un infirmier praticien11. L’élaboration de politiques permettant aux infirmières praticiennes et infirmiers praticiens d’inscrire les patients et de facturer les services peut faciliter le rattachement des patientes et patients dans les provinces et les territoires aux prises avec une pénurie de médecins de famille.