Boîte à outils sur les modèles de soins

Optimisation du champ d’exercice

Dans les villes et les centres métropolitains, les soins contre le cancer sont dispensés par une équipe multidisciplinaire qui comprend des spécialistes en oncologie, des médecins, du personnel infirmier, des pharmaciens, des thérapeutes, ainsi que d’autres professionnels paramédicaux. Bien que les décisions en matière de soins incombent, en fin de compte, à l’oncologue principal, au patient et à sa famille, certains modèles de soins permettent à d’autres membres de l’équipe de soins de participer à la prestation des soins, à la prise en charge des symptômes, à l’information des patients et à la prise de décisions. Des modèles de soins qui permettent à tous les fournisseurs de soins de santé d’exercer en exploitant l’intégralité de leur champ d’exercice peuvent nécessiter un changement officiel ou informel du champ d’exercice professionnel, selon ce qu’autorisent la législation, les exigences d’accréditation ou le centre de soins concerné.

En revanche, dans les collectivités rurales et éloignées, les soins contre le cancer s’appuient souvent sur les médecins de famille ou sur d’autres équipes de soins primaires composées d’infirmières, d’infirmières praticiennes, ainsi que de cliniciens en oncologie (CPO). Cette réalité, considérée comme une approche pratique des soins, traduit la disponibilité limitée de spécialistes au sein de ces collectivités.

Les modèles qui limitent les soins courants contre le cancer aux spécialistes peuvent obliger les patients à parcourir de longues distances pour se faire soigner. Les pénuries de personnel, l’épuisement professionnel et les départs à la retraite réguliers, ainsi que les difficultés à recruter et à retenir les employés dans certaines professions, accroissent la pression sur les systèmes de lutte contre le cancer déjà mis à rude épreuve. Ces problèmes de capacité sont exacerbés par la pandémie de COVID-19.

Renforcer le rôle des pharmaciens dans les soins contre le cancer

Les pharmaciens jouent un rôle essentiel au sein des équipes de soins contre le cancer. Ce rôle continue d’évoluer avec les progrès de la technologie de délivrance des médicaments, les nouvelles possibilités de formation et d’accréditation des pharmaciens et l’élargissement graduel du pouvoir de prescription.

Les modèles de soins qui intègrent les pharmaciens présentent des avantages importants :

• Ils aident les médecins à équilibrer leur charge de travail;
• Ils permettent la prise en charge de la douleur;
• Ils réduisent les effets indésirables des médicaments et les erreurs liées à la chimiothérapie;
• Ils améliorent le dépistage du cancer et les aiguillages en milieu communautaire;
• Ils réduisent l’utilisation non planifiée des soins de santé.

Un examen rapide a mis en évidence deux modes d’intégration principaux des pharmaciens dans le système de lutte contre le cancer :

• En milieu externe et communautaire, les pharmaciens offrent des services comme l’optimisation des doses de médicaments, l’ajustement des médicaments de soutien, et interviennent en cas de problèmes liés aux médicaments.
• Au sein d’équipes multidisciplinaires, les pharmaciens informent les patients sur les médicaments, aident les membres de l’équipe à mettre au point les schémas médicamenteux et à les ajuster, assurent l’innocuité des médicaments et aident à l’examen financier des médicaments prescrits aux patients.

Répondre aux demandes imposées aux infirmières et autres fournisseurs de soins de santé

Les infirmières et infirmières praticiennes jouent un rôle essentiel dans la prestation des soins au sein du système de lutte contre le cancer. Dans bon nombre des modèles offrant la possibilité d’améliorer les soins contre le cancer, ces deux professions jouent un rôle clé dans la prestation des services d’intervention-pivot, des soins primaires et des services destinés aux patients qui ont besoin de soins entre les rendez-vous.

Les exigences excessives imposées aux fournisseurs de soins de santé entraînent des démissions, du stress et de l’épuisement liés au travail, et peuvent être à l’origine de symptômes de troubles de santé mentale. Cette situation a été exacerbée par la pandémie de COVID-19.

Des situations récurrentes d’épuisement professionnel et d’abandon de la pratique nécessitent des moyens innovants d’optimisation des ressources existantes, tout en garantissant des environnements de travail sûrs et éthiques et en fournissant des soutiens en matière de santé mentale et de bien-être.

Des ressources de soutien sont accessibles auprès d’organismes canadiens de premier plan, notamment : le Centre de toxicomanie et de santé mentale, l’Association canadienne pour la santé mentale et le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substance.