Politiques en matière d’activité physique
Milieu scolaire et initiatives en matière d’activité physique
Des approches scolaires complètes sont souvent initiées par des décisions politiques qui influent sur les activités en milieu scolaire. Une approche scolaire complète implique de donner la priorité aux initiatives en matière d’activité physique en milieu scolaire, telles que les déplacements actifs, les possibilités d’exercice physique quotidien structuré et non structuré, les politiques scolaires favorables, la participation des élèves à la planification des activités physiques et les infrastructures qui encouragent à rester actifs.1
Politique au niveau fédéral
Le rapport Soyons actifs invite les gouvernements et les dirigeants communautaires à reconnaître la nécessité de 30 minutes d’éducation physique quotidienne pour les élèves afin de développer leurs aptitudes physiques tout en encourageant le système éducatif à augmenter l’activité physique tout au long de la journée scolaire et à réduire au minimum la sédentarité.
Les transports actifs en milieu scolaire peuvent accroître l’activité physique, en particulier chez les enfants des écoles primaires.
D’après des données probantes, les interventions scolaires à composantes multiples augmentent et permettent de maintenir l’activité physique chez les enfants et les adolescents de manière constante.
Les usages institutionnels, à savoir les écoles et les centres de loisirs, doivent s’intégrer de manière appropriée à la nature du voisinage. Les grands sites institutionnels développés découragent souvent la marche et les autres formes de transport actif en interrompant les réseaux de rues.
En privilégiant l’utilisation en commun, la réduction du nombre de places de stationnement, des formes de construction plus denses et l’intégration des bâtiments à l’environnement de la rue, les villes peuvent encourager le transport actif et créer des quartiers plus sains.
Analyse des politiques provinciales/territoriales en matière de milieu scolaire
Le niveau d’adoption des politiques est ÉLEVÉ, c’est-à-dire que la plupart des territoires de compétence ont adopté des mesures fondées sur des données probantes en matière de politiques à l’échelle globale. Cette évaluation était prévisible car les programmes scolaires sont imposés aux niveaux provincial et territorial.
- Bien qu’il existe des politiques relatives à une approche scolaire complète dans toutes les provinces et tous les territoires, elles varient en termes d’exhaustivité et d’incidence potentielle.
- Toutes les provinces et tous les territoires ont des programmes scolaires qui comprennent l’éducation physique ou l’éducation physique et à la santé. Cependant, les provinces et les territoires n’exigent pas tous des écoles qu’elles proposent aux élèves une activité physique quotidienne.
- La Saskatchewan, le Québec, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse exigent que les élèves bénéficient d’un cours d’éducation physique hebdomadaire, tandis que le Nunavut et le Manitoba imposent une éducation physique quotidienne. La durée minimale d’éducation physique requise varie de 75 à 150 minutes par semaine et de 20 à 30 minutes par jour. Il existe également des variations dans les niveaux scolaires des étudiants concernés par ces exigences.
- L’Alberta et l’Ontario appliquent une politique destinée à favoriser l’activité physique quotidienne distincte du programme d’éducation physique ou d’éducation physique et à la santé, qui exige des écoles qu’elles proposent à leurs élèves 20 à 30 minutes d’activité physique quotidienne. La politique de la Colombie-Britannique en matière d’activité physique quotidienne a été supprimée progressivement en raison de la mise en œuvre d’un nouveau programme d’études en 2020. Le gouvernement reste déterminé à offrir des possibilités en matière d’activité physique à tous les élèves, de la maternelle à la 12eannée.
- Parmi les autres exemples de politiques encourageant l’activité physique en milieu scolaire, citons les normes de sécurité en matière d’activité physique des élèves du Nouveau-Brunswick, qui décrivent les normes de sécurité dans les écoles, et la loi sur la Journée du bien-être hivernal de l’Île-du-Prince-Édouard, qui met à l’honneur et encourage l’activité physique dans les écoles une fois par an. De plus, le Manitoba dispose d’un financement pour aider les écoles admissibles à investir dans des programmes d’activité physique, et la Politique-cadre du Québec pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif vise à accroître les possibilités d’activité physique en milieu scolaire.
- Toutes les provinces et tous les territoires ont des règlements qui traitent de l’activité physique dans les centres d’éducation et de soins de la petite enfance.
- Toutes les provinces et tous les territoires exigent que les centres offrent des espaces de jeu adéquats, comme des aires de jeu extérieures sécuritaires, pour favoriser le développement physique des enfants.
- Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador exigent que les centres offrent aux enfants des possibilités quotidiennes d’activité physique. Dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, cela doit inclure au moins 30 minutes d’activité physique favorisant une bonne forme physique; en outre, il est recommandé aux centres de ne pas compter sur le temps de jeu extérieur pour satisfaire à cette exigence.
- Les possibilités d’action dans ce domaine comprennent le renforcement de l’exhaustivité des politiques d’activité physique dans les écoles et les centres d’éducation préscolaire et les garderies afin d’exiger au moins 30 minutes d’activité physique par jour pour tous les groupes d’âge.
Analyse des politiques municipales en matière d’environnement scolaire
Le niveau d’adoption des politiques est FAIBLE, c’est-à-dire qu’aucun territoire de compétence (ou très peu) n’a adopté de mesures fondées sur des données probantes en matière de politiques et/ou la portée des mesures en matière de politiques est limitée. Cette évaluation était prévisible car les programmes scolaires sont imposés aux niveaux provincial et territorial et les municipalités ont peu d’influence sur les besoins en matière d’activité physique dans les écoles. Il existe toutefois une possibilité, pour les municipalités, de collaborer avec les conseils scolaires afin d’accroître les possibilités d’activité physique, notamment en accroissant l’accès des élèves aux espaces récréatifs des écoles en dehors des heures de classe.
COVID-19
Bien que certains élèves aient bénéficié de solutions d’apprentissage en ligne pendant la pandémie de COVID-19, de nombreux élèves ont subi les effets néfastes des fermetures d’établissements scolaires et des restrictions imposées en matière d’éducation physique et de sports organisés. Des diminutions ont été observées dans les domaines suivants : transport actif (par exemple, marche ou vélo pour se rendre à l’école), loisirs (par exemple, participation à des sports au sein et en dehors de l’école) et activités en lien avec l’école (par exemple, cours de gym, séances d’activité physique quotidienne [APQ]). Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les effets à long terme de l’évolution de la pandémie sur le milieu scolaire, l’activité physique et les taux de cancer.
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Références
1 - Société internationale pour l’activité physique et la santé. 2021. Resources. https://www.ispah.org/Resources/